Invoquant sa politique contre le soutien à la violence, la multinationale canadienne Shopify, spécialiste de la vente en ligne, vient de retirer aux entreprises de Donald Trump l’accès à tous ses services.
L’entreprise de commerce électronique exploite le logiciel qui enregistre les ventes sur la boutique en ligne officielle du président, ainsi que de nombreux autres sites web associés à son mouvement politique. Spécifiquement, les marchandises officielles de MAGA ne sont donc plus en vente sur Shopify et dans ses magasins en ligne associés à Trump.
Jeudi après-midi, le site web des hôtels Trump et de son entreprise de produits de marque trumpstore.com et le magasin de campagne shop.donaldjtrump.com généraient tous des messages disant « oups, quelque chose a mal tourné » et « ce magasin n’est pas disponible ».
Shopify a expliqué jeudi que les magasins en ligne de Trump, affiliés à la campagne Trump et à l’organisation Trump, ont violé ses politiques interdisant aux utilisateurs de promouvoir ou de soutenir des organisations qui fomentent la violence. « Shopify ne tolère pas les actions qui incitent à la violence », a déclaré un porte-parole de l’entreprise de commerce électronique basée à Ottawa.
PayPal retire aussi sa mise. L’entreprise a déclaré jeudi que le groupe qui collecte des fonds pour les supporters de Trump, appelé Joy In Liberty, a également violé ses règles de non-violence. « Nous ne permettons pas que les services de PayPal soient utilisés pour promouvoir la haine, la violence ou d’autres formes d’intolérance ».

Les gens s’abritent dans la galerie de la Maison alors que des manifestants tentent de s’introduire dans la salle de la Maison. (Andrew Harnik/The Associated Press)
Violence politique et commerce lucratif, un mélange explosif
Mercredi le dirigeant américain avait incité à la violence des sympathisants politiques lors d’un discours non loin de la Maison Blanche. Certains de ces sympathisants ont par la suite pris d’assaut le Capitole, un geste qualifié d’insurrection en autre par Joe Biden, Nancy Pelosi et Mitch McConnell.
De nombreux extrémistes impliqués dans les violences de mercredi arboraient des casquettes rouges de MAGA et tenaient des pancartes indiquant qu’ils croyaient au mouvement QAnon et qu’ils soutenaient Donald Trump.
Shopify a alors déclaré : « En raison d’événements récents, nous avons déterminé que les actions du président Donald J. Trump violaient notre politique d’utilisation acceptable, qui interdit la promotion ou le soutien d’organisations, de plateformes ou de personnes qui menacent ou tolèrent la violence pour faire avancer une cause ».
Une décision tardive?
Shopify a été sévèrement critiqué l’année dernière pour avoir facilité la vente de marchandises liées au mouvement QAnon, une théorie conspirationniste sans fondement construite autour de l’existence présumée d’un initié anonyme de haut niveau du gouvernement qui se fait appeler Q et qui tente de dénoncer la corruption et d’autres crimes au sein du gouvernement américain.
En 2017, Shopify a également été critiqué pour avoir permis au site d’informations extrémistes Breitbart d’utiliser ses services pour vendre des marchandises.
Le fondateur de l’entreprise canadienne, Tobi Lutke, avait alors écrit sur la valeur de la liberté d’expression dans un article en ligne, aujourd’hui disparu, où il expliquait pourquoi il autorisait le réseau d’information d’extrême droite Breitbart à continuer à utiliser les offres de sa société.
« Il serait facile de virer les commerçants que nous n’aimons pas, et cela nous faciliterait en fait la vie », affirmait-il.
RCI avec CBC News et La Presse canadienne
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