Des travailleurs de la santé portent des vêtements de protection contre le virus Ebola à Monrovia, au Liberia. Photo : Stringer / Reuters

Stockage préventif de vaccins contre le virus Ebola en cas d’épidémie

Alors que l’attention mondiale est détournée par la pandémie de COVID-19, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se prépare à la propagation éventuelle d’un coronavirus plus meurtrier, l’Ebola.

L’épidémie de Marburg en Angola, en 2005, avait tué 329 personnes, avec un taux de mortalité de près de 90 % des personnes infectées. En 2019, une épidémie de virus Ebola en République démocratique du Congo avait été déclarée urgence internationale, car le virus semblait être sur le point de s’échapper de la RDC.

À la lumière de qui s’est passé en 2020, l’OMS et ses partenaires humanitaires annoncent qu’ils vont maintenant constituer un stock mondial de vaccins pour se protéger contre ce virus découvert pour la première fois en 1976.

Les quatre principales organisations sanitaires et humanitaires internationales ont annoncé, jeudi, la création d’un stock mondial de vaccins contre le virus Ebola afin d’assurer une réponse à l’épidémie. Rappelons que ce vaccin a été créé en bonne partie grâce au Canada qui a mené des recherches préliminaires et a effectué les premiers essais cliniques en plus de fournir un financement essentiel.

Le Laboratoire national de microbiologie du Canada à Winnipeg, au Manitoba, a commencé à travailler à la mise au point du vaccin en 2001. Et en octobre 2014, le Canada a fait don de 800 flacons à l’OMS pour qu’elle les utilise dans des essais cliniques lors d’une épidémie en Afrique de l’Ouest.

L’OMS rapportait en 2019 que près de 147 000 personnes avaient reçu dans les 11 mois précédents le vaccin contre l’Ebola de conception canadienne depuis que le ministère de la Santé du Congo avait annoncé la découverte d’un vaste foyer d’infection.

Un infirmier travaillant pour l’Organisation mondiale de la santé dans la ville de Mbandaka, en République démocratique du Congo, montre une fiole contenant un vaccin contre l’Ebola. PHOTO : GETTY IMAGES / AFP/JUNIOR D. KANNAH

Des stocks de vaccins insuffisants

Il n’y a que 7000 doses du vaccin fabriqué par Merck, Sharp & Dohme Corp. qui sont stockées en Suisse, mais l’OMS veut que la réserve d’urgence comprenne à terme environ un demi-million de doses.

La décision d’expédier le vaccin sera prise dans les 48 heures suivant la réception d’une demande d’un pays. Les vaccins seront mis à disposition avec un emballage à chaîne très froide par le fabricant pour être expédiés aux pays dans les 48 heures suivant la décision. Le délai de livraison global visé pour le stock aux pays est de sept jours.

« La pandémie COVID-19 nous rappelle l’incroyable pouvoir des vaccins pour sauver des vies de virus mortels, a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Les vaccins contre le virus Ebola ont permis de prévenir l’une des maladies les plus redoutées sur terre. Ce nouveau stock est un excellent exemple de solidarité, de science et de coopération entre les organisations internationales et le secteur privé pour sauver des vies. »

L’effort de création de ce stock de vaccin est mené par le Groupe international de coordination (GIC) pour la fourniture de vaccins, qui comprend l’Organisation mondiale de la santé, l’UNICEF, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et Médecins sans frontières (MSF).

L’Agence européenne des médicaments a homologué le vaccin injectable monodose contre le virus Ebola en novembre 2019, et le vaccin est maintenant préqualifié par l’OMS et homologué par la Food and Drug Administration américaine ainsi que dans huit pays africains.

Avant d’être homologué, le vaccin a été administré à plus de 350 000 personnes en Guinée et lors des épidémies d’Ebola de 2018-2020 en République démocratique du Congo dans le cadre d’un protocole d’usage compassionnel.

L’épidémie de Marburg en Angola, en 2005, avait tué 329 personnes, avec un taux de mortalité de près de 90 % des personnes infectées. (Reuters)

RCI avec OMS et RCI

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