Le Championnat d'échecs universitaire canadien a réuni 350 joueurs et joueuses de 24 équipes représentant autant d’universités du pays. (Photo : iStock/UdeM)

Échec et mat de l’Université de Montréal au Championnat universitaire canadien

Pour sa première participation, l’Université de Montréal (UdeM) a créé la surprise en remportant le Championnat d’échecs universitaire canadien dimanche. 

L’évènement a réuni 350 joueurs et joueuses de 24 universités du pays, le tout de façon virtuelle compte tenu de la crise sanitaire.

« Je ressens une grande fierté, bien entendu, mais je ne vous cacherai pas que nous sommes aussi un peu surpris d’avoir battu des équipes bien établies au Canada. Je pense à celles des universités de Toronto, McGill ou Queen’s », a dit dans un communiqué le président du club d’échecs de l’UdeM, Arnaud Pelletier.

L’UdeM avait inscrit 20 joueurs et 6 d’entre eux ont réussi à atteindre les phases finales. C’est grâce à une avance de seulement 4 points que les Montréalais ont pu dépasser les universités de Toronto et de Waterloo et remporter le tournoi. 

Les six finalistes de l’UdeM sont Zongyang Yu, Seymour Gelet, Jonathan Turcotte, Hong Rui Zhu, Olivier Lalonde et Sai Krishna, qui a également été élu meilleur joueur du tournoi.

Malgré cette victoire sur le fil, les vainqueurs ne recevront pas de bourses cette année en raison de la pandémie de COVID-19. Cette dernière a forcé le tournoi à se dérouler en visioconférence et non dans une université de l’Ontario comme c’est le cas habituellement.

Cela ne décourage toutefois pas Arnaud Pelletier qui retient le « caractère symbolique très fort » de cette victoire. Il rappelle notamment que le club d’échecs n’est vieux que de quelques années seulement.

Regain de popularité

Le club d’échecs de l’UdeM compte environ 200 membres sur son groupe Facebook, indique l’université. Parmi eux, seule une vingtaine participent aux activités hebdomadaires : ateliers, conférences, tournois.

Avec la pandémie, le club a perdu son élan et a dû se réinventer en se tournant vers des activités à distance.

« Heureusement, les échecs sont un jeu qui se joue facilement en ligne. Nous nous sommes orientés dans cette direction », dit M. Pelletier.

Le président du club note toutefois un regain d’intérêt pour le jeu depuis le succès populaire d’une série de Netflix sortie à l’automne 2020 et basée sur les échecs, Le jeu de la dame (The Queen’s Gambit).

La série adaptée du roman éponyme de Walter Tevis, publié en 1983, retrace le parcours d’une joueuse prodige.

La série a eu un succès retentissant avec plus de 62 millions de personnes qui l’ont regardé en 28 jours selon Netflix. Cela lui a d’ailleurs valu le record de la mini-série la plus regardée en un mois dans l’histoire de la plateforme.

Particulièrement réaliste, la série a créé un réel engouement pour les échecs. Les ventes de plateaux ont notamment explosé en Amérique du Nord et la fréquentation des sites spécialisés a décuplé.

Malgré ce regain d’intérêt pour le jeu, Arnaud Pelletier déplore que peu de femmes soient naturellement attirées par les échecs. 

Cela ne s’applique toutefois pas qu’à la réalité montréalaise ou québécoise. Il semble que ce soit universel.

« Je n’ai aucune hypothèse à formuler pour expliquer la surreprésentation masculine, 90 % environ dans notre cas. Tout ce que je souhaite, c’est que plus de femmes participent à nos activités. Elles sont les bienvenues », lance-t-il.

Les échecs sont un loisir très flexible et qui convient à tout âge. On peut « s’y adonner à toute heure du jour et de la nuit. Il ne nécessite aucun investissement », outre l’achat d’un plateau pour ceux qui y jouent à la maison, sinon l’adhésion dans des clubs est souvent gratuite, rappelle l’UdeM.

Une activité parfaite en temps de confinement notamment. Alors à qui la chance d’apprendre comment se déplace le cavalier ou la reine?

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Catégories : Société, Sports
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