Des gens jouent à un jeu vidéo au Canada (Capybara Games)

Succès des jeux vidéo jugé essentiel à la santé mentale durant la pandémie

De Google en Californie à Ubisoft à Montréal, les entreprises de consoles de jeux et de logiciels continuent de rapporter des ventes records et des utilisations prolongées sans précédent de leurs produits.

Cette tendance mondiale, due au confinement, est particulièrement prononcée au Canada, selon les plus récentes données.

« Comme les gens ont été forcés de rester chez eux, l’usage est monté en flèche, la popularité a grimpé en flèche », déclare à CBC News Adrian Montgomery, PDG d’Enthusiast Gaming, une société de jeux vidéo à Toronto.

Enthusiast Gaming fait état d’une « hausse spectaculaire » de 25 à 40 % du trafic sur ses sites web pour les jeux et sur ses chaînes YouTube depuis le début du mois de mars.

Selon M. Montgomery, la pandémie n’a pas seulement augmenté le nombre de joueurs qui utilisent ses services – environ 160 millions de visiteurs uniques par mois – mais aussi le temps que les joueurs actuels consacrent en ligne aux jeux vidéo.

Noodlecake Studios, une société de jeux sur téléphone portable basée à Saskatoon, annonce pour sa part une augmentation de 20 % des téléchargements gratuits en mars et avril.

En tout, les dépenses consacrées aux jeux en ligne ont atteint le chiffre record de 10,5 milliards de dollars américains en avril, selon SuperData de Nielsen.

Les jeux vidéo comme nouveau réseau social

Si en jouant en ligne on cherche à s’évader, il s’agit aussi d’une façon d’établir des liens et de se connecter aux autres.

La montée de la popularité des jeux en ligne pendant la pandémie est directement liée au désir de rapprochement des gens, explique Kristopher Alexander, professeur de jeux vidéo à l’Université Ryerson à Toronto.

Selon lui, cette pandémie a mis en évidence certains des aspects les plus positifs des jeux dont plusieurs donnent aux joueurs et joueuses la possibilité de discuter en direct avec des amis ou d’autres personnes et d’échanger des messages pendant le jeu.

De plus, les gens qui participent à des jeux à plusieurs joueurs sont souvent tenus de coopérer pour atteindre un objectif, ce qui contribue à créer une raison d’être et un sentiment d’appartenance.

Ce point de vue n’est pas nouveau. Déjà, en avril, la chercheuse canadienne en jeux vidéo Rachel Kowert affirmait que les perceptions souvent négatives du joueur comme étant une personne antisociale n’ont jamais été basée sur la réalité.

Rien n’indique que les gens qui jouent à des jeux en ligne sont moins compétents socialement que ceux qui ne le font pas, avait-elle déclaré en entrevue avec La Presse canadienne.

Mme Kowert, qui réside à Ottawa et qui travaille pour Take This, un organisme sans but lucratif établi à Washington visant à favoriser une bonne santé mentale dans la communauté des jeux vidéo, affirmait que des jeux bien conçus aident les joueurs et joueuses à répondre à trois besoins fondamentaux liés à une bonne santé mentale : la compétence, l’autonomie et les rapports sociaux.

Changement de perception à l’Organisation mondiale de la santé

En 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait fait une mise en garde par rapport aux jeux vidéo. Elle avait officiellement ajouté le « trouble du jeu vidéo » dans la Classification internationale des maladies. L’OMS insistait sur la gravité de ce problème de santé mentale, car jouer de manière excessive pouvait « entraîner une altération non négligeable des activités personnelles, familiales, sociales, éducatives, professionnelles ou d’autres domaines importants du fonctionnement, et en principe, se manifester clairement sur une période d’au moins 12 mois ».

Or voilà qu’en avril, en pleine pandémie de COVID-19, alors que la moitié de la population se trouve en confinement, l’OMS a revu sa position. L’organisation donnait ainsi officiellement et publiquement son appui à #PlayApartTogether (littéralement «#JouonsSéparésEnsemble»), l’initiative de l’industrie du jeu vidéo afin de promouvoir une activité sociale tout en respectant les mesures de distanciation sociale et de quarantaine.

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RCI avec CBC News, La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada

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