Malgré l’avis du Canada à ses citoyens de ne pas voyager à l’étranger pendant la pandémie, des centaines de milliers d’entre eux que l’on surnomme snowbirds ont pu facilement réserver des vols et se diriger vers le sud pour y passer l’hiver. Maintenant, ces vacanciers doivent faire face à des obstacles majeurs pour rentrer chez eux en raison de nouvelles mesures sévères annoncées vendredi par le gouvernement fédéral et qui pourraient entrer en vigueur jeudi.
Les passagers aériens revenant au Canada devront alors subir un test de COVID-19 à leur arrivée et passer jusqu’à 3 de leurs 14 jours de quarantaine dans un hôtel désigné par le gouvernement. Cela pourrait leur coûter plus de 2000 $ par personne. Ces frais couvriront le logement, la nourriture, le test et la sécurité.
« Je ne vais pas payer 2000 $ par personne pour trois nuits. C’est ridicule, a déclaré Claudine Durand, 50 ans, de la ville de Lachine, au Québec, qui passe l’hiver en Floride.
« Quatre mille dollars, c’est beaucoup d’argent, et qui sait si cela s’arrêtera là? Est-ce que c’est 4000 $ plus la taxe, dit Lynn, une autre Canadienne de 68 ans originaire de l’Ontario. Je suis à la retraite. »
« Ils ne veulent pas avoir à payer ces 2000 $, affirme Denise Dumont, rédactrice en chef du journal francophone Soleil de la Floride, qui s’adresse aux snowbirds du Québec. Tout le monde n’est pas millionnaire. »
Un peu de modération
Les snowbirds, qui sont environ 500 000 à passer en tout ou en partie l’hiver principalement en Floride, demandent donc à Ottawa d’adopter des règles plus raisonnables en prévision du retour de milliers d’entre eux au pays.
Plusieurs ont envoyé un courriel à leur député vendredi pour exprimer leur mécontentement par rapport aux nouvelles restrictions de voyage qu’ils jugent punitives.
Les snowbirds disent qu’ils devraient être exemptés des nouvelles règles de quarantaine lorsqu’ils rentrent chez eux, car la plupart auront été vaccinés aux États-Unis contre la COVID-19.
Dans l’ensemble ils comprennent pourquoi Ottawa a imposé de nouvelles règles strictes pour décourager les voyages, alors que les variants du coronavirus, très contagieux, continuent de se propager dans le monde entier.
Ils estiment qu’il est injuste d’imposer ces règles aux voyageurs qui ont quitté le pays avant qu’elles soient annoncées. Certains soutiennent que l’ajout de l’hébergement à l’hôtel ne devrait s’appliquer qu’aux personnes qui choisissent de voyager à l’étranger maintenant et qui sont conscientes des répercussions.
Certains prévoient de rester plus longtemps en Floride
De nombreux snowbirds prévoient prolonger leur séjour dans l’espoir que les nouvelles règles de voyage seront levées d’ici leur retour au Canada. En règle générale, les Canadiens peuvent passer environ six mois à l’étranger sans subir de répercussions légales et médicales au pays.
Le courtier en assurances de voyage torontois Martin Firestone affirme que la majorité de ses clients aux États-Unis l’ont contacté pour prolonger leur assurance médicale afin qu’ils puissent rester plus longtemps.
« Ils n’ont aucun désir de rester dans un motel pendant trois jours à 2000 $ par personne. Leur attitude est la suivante : ne serait-il pas plus sage de rester à terre et de marcher sur la plage? » a*t-il dit.
Derek et Susan Houghton, d’Ottawa, prévoient de rester en Floride jusqu’à ce qu’ils puissent rentrer chez eux sans avoir à faire face à des obstacles, comme un coûteux séjour en quarantaine dans un hôtel.
Ils devaient s’envoler pour Ottawa en mars pour des rendez-vous médicaux, puis retourner dans leur maison d’hiver, à Sarasota, en Floride. Comme le couple doit faire face à une facture d’hôtel de 4000 $, ils ont décidé de rester en Floride pour l’instant.
RCI avec CBC News
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