Un juge canadien a rejeté la demande de Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei, de bénéficier de conditions de mise en liberté sous caution plus souples, alors qu’elle se bat depuis plus de deux ans pour empêcher son extradition vers les États-Unis.
Elle est accusée de fraude bancaire par Washington pour avoir prétendument induit la Banque HSBC en erreur au sujet des transactions commerciales de Huawei en Iran, ce qui a amené la banque à violer les sanctions américaines contre l’Iran.
Détenue lors d’une escale à Vancouver, la femme d’affaires chinoise a ensuite été assignée à sa somptueuse résidence de Vancouver et est autorisée à se déplacer dans la région à tout moment entre 6 h et 23 h dans une zone d’environ 160 kilomètres carrés. Elle doit également être accompagnée de gardes de sécurité désignés par le tribunal et porter un bracelet de surveillance GPS.
Le juge de la Cour suprême de Colombie-Britannique a refusé d’assouplir les conditions de libération parce que les restrictions actuelles sont le minimum requis pour s’assurer qu’elle ne fuit pas le Canada. La détenue aurait aimé quitter son domicile en dehors des heures du couvre-feu, et sans la présence de responsables de sécurité.
Deux versions d’une même histoire
Son mari avait témoigné au début du mois qu’elle a des problèmes de santé sous-jacents et qu’il estimait que sa femme était plus à risque de contracter la COVID-19 en raison de la proximité de son service de sécurité privé chaque fois qu’elle se déplace.
Le tribunal avait appris par contre que Meng Wanzhou ne se gênait pas pour effectuer de fréquentes courses dans plusieurs magasins haut de gamme du centre-ville de Vancouver et qu’elle avait eu de grands rassemblements privés dans des restaurants. Elle était également souvent en compagnie de nombreuses autres personnes en dehors de sa « bulle » familiale, notamment d’autres employés du géant des télécommunications et du personnel du consulat chinois.
Le chef de l’entreprise de sécurité canadienne nommée par le tribunal pour surveiller la détenue a déclaré que son personnel s’inquiétait pour la santé de ses propres agents en raison du comportement de Mme Meng.
Pas plus vulnérable que d’autres
Le juge a indiqué que ses avocats n’ont pas présenté de preuve médicale qu’elle est « plus vulnérable que la plupart des autres femmes de 48 ans » à l’infection au coronavirus.
« On ne m’a pas donné de détails sur son hypertension ni sur son opération pour un cancer de la thyroïde, qu’elle a subie il y a une dizaine d’années en 2011 ».
Mme Meng se présentera au tribunal le 1er mars pour la dernière étape de ses audiences d’extradition, qui devrait se terminer en mai.
Entre-temps, elle devra continuer de passer la nuit dans l’une de ses deux maisons de Vancouver, de rester dans une zone géographique définie pendant la journée et de porter un dispositif de surveillance GPS à tout moment. Elle demeura surveillée et supervisée 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 par une entreprise de sécurité.
RCI avec Reuters et CBC News
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