Oscar, 11 ans, travaille dans les plantations de café au Mexique. En 2019, le Canada a importé du Mexique pour 965 millions de dollars de denrées alimentaires qui pourraient avoir été produites par des enfants, selon un nouveau rapport de Vision mondiale Canada. (Photo : Juan Cuevas, Vision mondiale Mexique)

Un aliment importé sur 10 dans les épiceries canadiennes pourrait être le fruit du travail d’enfants

Un nouveau rapport montre un bond de 63 % dans les importations canadiennes qui présentent des preuves documentées de travail et d’abus d’enfants, au cours de la dernière décennie. Ces importations s’élevaient à 3,7 milliards de dollars en 2019, soit 10 % de l’ensemble des denrées alimentaires entrant au Canada. 

L’organisme Vision mondiale en est arrivé à ces conclusions dans un document intitulé Marchandises à risque. Il mentionne également que le problème ne fait que s’aggraver en raison des répercussions économiques de la pandémie de COVID-19 qui a déjà poussé environ 8 millions d’enfants à travailler.

Pour l’organisme de coopération internationale, la bonne nouvelle de ce rapport est que les Canadiens pourraient contribuer à enrayer le fléau du travail des enfants et du travail forcé chaque fois qu’ils font l’épicerie en évitant de consommer certains produits et en demandant à leurs élus d’agir.

« Bien que l’épicerie soit l’une des seules sorties qu’ils peuvent faire pendant la pandémie, les Canadiens contribuent involontairement à un système commercial qui permet encore le travail des enfants et le travail forcé dans nos chaînes d’approvisionnement.

Les Canadiens ont le pouvoir d’exiger la fin des souffrances qui se cachent derrière nos aliments en soutenant les détaillants qui choisissent d’être plus transparents sur ce qu’ils font pour éliminer l’exploitation dans leurs chaînes d’approvisionnement et s’assurer qu’il y a plus de produits alimentaires certifiés éthiques sur leurs étagères. »Julie Francoeur, directrice générale de Fairtrade Canada, un organisme de commerce équitable

Le Mexique, partenaire du Canada dans l’accord de libre-échange nord-américain, représente la plus grande valeur des importations à risque au Canada : 965 millions de dollars en 2019. Mais plusieurs autres pays du monde sont la source des denrées susceptibles d’avoir été produites par des enfants. (Image : Vision mondiale)

« Des bateaux de pêche, dont certains travailleurs sont réduits à l’esclavage, aux abus dans les plantations, le Canada est de plus en plus lié au travail des enfants et au travail forcé. » Simon Lewchuk, conseiller politique à Vision mondiale Canada et auteur du rapport.

Selon l’analyse faite par l’organisme, le Mexique vend près de 1 milliard de dollars de produits alimentaires à bas prix dans les épiceries et les restaurants canadiens susceptibles d’avoir été produits avec le travail des enfants.

« Cela compromet la santé, la sécurité et l’éducation des enfants. Et la COVID-19 ne fait qu’aggraver le problème. Il est temps que le Canada cesse de se traîner les pieds et qu’il introduise une législation obligeant les entreprises à prendre des mesures contre le travail des enfants et les autres violations des droits de l’homme dans leurs chaînes d’approvisionnement. » Simon Lewchuk

Parmi les importations qui se démarquent, on note une augmentation de 188 % des noix de cajou, de 173 % des piments et de 98 % de l’huile de palme.

RCI avec les informations de Vision mondiale Canada. 


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