Le Nouveau Parti démocratique (NPD) demande au gouvernement de Justin Trudeau de cesser de vendre des véhicules blindés légers à l’Arabie saoudite. Jagmeet Singh a lancé son appel après l’annonce de jeudi du président Joe Biden que les États-Unis mettront fin à leur soutien à la guerre menée par les Saoudiens au Yémen.
« La guerre a créé une catastrophe humanitaire et stratégique, a déclaré M. Biden aux diplomates lors de sa première visite au département d’État en tant que président. Cette guerre doit prendre fin. »
« Il y a un moment où les violations évidentes des droits de l’homme perpétrées par un pays font que nous ne pouvons pas leur vendre d’armes », a dit le chef du NPD.
Il faisait notamment référence au traitement réservé par le Royaume à ses citoyens et au meurtre du journaliste du Washington Post Jamal Khashoggi en 2018.
Les véhicules blindés légers canadiens (Light Armoured Vehicule ou LAV) sont fabriqués par General Dynamics à London, en Ontario, une activité qui procure de l’emploi à environ 1700 personnes.
Ces véhicules militaires à roues sont équipés de diverses armes, notamment des canons automatiques, des mitrailleuses, des mortiers et des missiles antichars.
Un contrat controversé depuis longtemps
Le précédent gouvernement conservateur, dirigé par le premier ministre Stephen Harper, avait conclu l’accord de vente initiale en 2014 pour fournir aux Saoudiens des centaines de LAV pour transporter ses militaires.
Ce contrat d’environ 14 milliards de dollars, souvent critiqué au pays, avait été négocié et est géré par la Corporation commerciale canadienne (CCC), une société d’État qui aide les entreprises des secteurs de l’aérospatiale, de la défense et des infrastructures à conclure des contrats avec des gouvernements étrangers.
Il y a deux ans, le gouvernement Trudeau a tenté de trouver une façon de ne pas honorer cet important et controversé contrat de vente d’armes à l’Arabie saoudite. Mais il a estimé qu’il serait extrêmement difficile de l’annuler « sans devoir payer des pénalités exorbitantes ». Les pénalités financières dépasseraient le milliard de dollars, indiquait Justin Trudeau à ce moment-là.
Après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, le premier ministre Trudeau a annoncé une révision des permis d’exportation d’armes vers ce pays.
Le nouveau ministre canadien des Affaires étrangères, Marc Garneau, réitère que le Canada « refusera toute demande de permis d’exportation des véhicules lorsqu’il y a un risque de violation des droits de l’homme » et que des considérations relatives aux droits de l’homme sont désormais au centre de la politique canadienne d’octroi de permis d’exportation.
Aujourd’hui, le chef du NPD Jagmeet Singh veut un coup de barre plus sévère. « C’est la faute du gouvernement libéral d’avoir continué à vendre des armes à un pays qui est clairement un pays qui viole les droits de l’homme », a-t-il déclaré.
« Nous ne devrions pas laisser cela avoir un impact sur les travailleurs et leurs emplois. Nous pouvons les sécuriser avec des contrats canadiens locaux », a dit M. Singh, ajoutant que les Forces canadiennes ont besoin de véhicules similaires.
RCI avec CBC News, La Presse canadienne et l’AFP
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