Le Premier ministre indien, Narendra Modi (ANI)

L’Inde vient au secours du Canada et va expédier des vaccins contre la COVID-19

Un peu plus de deux mois après l’irruption de vives tensions diplomatiques entre les deux pays autour de l’appui de Justin Trudeau à des manifestants en Inde contre un projet de réforme agraire, New Delhi a décidé de tendre la main au gouvernement canadien qui éprouve des retards dans la vaccination de ses citoyens.

Lundi, Adar Poonawalla, le directeur général du Serum Institute of India (SII) – le plus grand fabricant de vaccins du monde – a affirmé que l’Institut indien du sérum avait l’intention d’expédier le vaccin contre la COVID-19 développé par l’Université Oxford et AstraZeneca au Canada dans un mois.

« Dans l’attente des autorisations réglementaires du Canada, je vous assure que @SerumInstIndia enverra par avion #COVISHIELD au Canada dans moins d’un mois; je m’en occupe! », a déclaré Poonawalla sur Twitter.

Une solution «Made in India»

Le Canada, comme de nombreux autres pays, dépend des approvisionnements étrangers, car il est incapable pour le moment, et ce pour encore plusieurs mois, de produire un vaccin sur place.

Un porte-parole de la ministre canadienne des Marchés publics, Anita Anand, a dit que le gouvernement fédéral annoncerait les détails lorsqu’un accord serait finalisé avec l’Institut indien du sérum.

Santé Canada examine deux demandes distinctes d’approbation du vaccin mis au point par les chercheurs d’AstraZeneca et de l’Université Oxford.

Lundi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a inscrit ce vaccin sur la liste de ceux à utiliser en cas d’urgence, élargissant ainsi l’accès à cette option relativement peu coûteuse dans le monde en développement.

Narendra Modi lors d’une récente visite, en novembre dernier, au Serum Institute of India, la plus grande usine de fabrication de vaccins du monde (PIMINDIA)

Apaisement des tensions diplomatiques entre les deux pays

Le geste des responsables indiens envers le Canada survient une semaine après une conversation entre Justin Trudeau et son homologue indien Narendra Modi. Ils ont discuté de l’engagement des deux pays en faveur de la démocratie. Modi avait alors également fait savoir que l’Inde ferait de son mieux pour fournir au Canada des vaccins.

Au début du mois de décembre, l’Inde accusait Justin Trudeau d’encourager les « activités extrémistes » avec ses remarques sur les protestations des agriculteurs en Inde.

Le premier ministre canadien avait alors balayé du revers de la main les réprimandes de l’Inde pour avoir ouvertement appuyé les agriculteurs indiens qui protestaient contre de nouvelles lois promulguées par le premier ministre Modi. Elles avaient pour effet de baisser les prix de leurs produits.

De nombreux agriculteurs touchés sont sikhs et le Canada compte l’une des plus grandes communautés sikhes en Occident. Elle est principalement concentrée dans la grande région de Toronto.

Le ministère indien des Affaires étrangères avait publié une déclaration selon laquelle le haut-commissaire canadien en Inde, Nadir Patel, avait été « convoqué » pour lui signifier que les commentaires du « premier ministre canadien, de certains ministres du cabinet et de députés sur les questions relatives aux agriculteurs indiens constituaient une ingérence inacceptable dans nos affaires intérieures ».

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, à Amritsar en Inde. Photo prise lors de son voyage de février 2018. (Sean Kilpatrick/Canadian Press)

Une critique internationale très large

Modi est largement critiqué pour ses manquements en matière de droits de la personne, qu’il s’agisse d’accusations de violation des droits des minorités musulmanes ou de répression de la liberté d’expression et de la dissidence.

« Le gouvernement Modi a continué sa pratique répandue de harceler et parfois de poursuivre les défenseurs des droits de la personne et les journalistes qui critiquent les fonctionnaires et les politiques du gouvernement », a déclaré Human Rights Watch dans son rapport de 2020 sur l’Inde.

En septembre dernier, Amnistie internationale a mis fin à son travail en Inde après que le gouvernement indien a gelé ses comptes bancaires « sur la base d’allégations non fondées et motivées », a conclu l’organisme.

RCI avec CBC News

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