L’R des centres de femmes du Québec soutient que les femmes se sont distinguées en première ligne dans différents secteurs d’activités durant la pandémie et qu’elles ne devraient pas être oubliées lors de la relance post-pandémie. Crédit : Istock

L’R des centres de femmes du Québec contre la marginalisation et la violence

Le Regroupement des centres de femmes du Québec a lancé une semaine d’actions pour dénoncer toutes les formes de violence et de marginalisation dont sont victimes les femmes depuis le début de la pandémie.

Ce regroupement, habituellement reconnu sous la dénomination l’R des femmes du Québec, appelle les pouvoirs publics à intégrer les femmes dans leur plan de relance post-pandémique.

Nous nous sommes entretenus avec Stéphanie Vallée, une porte-parole de l’organisation. Celle-ci a lancé un véritable cri du cœur aux décideurs afin que les doléances des femmes soient réellement prises en compte.

Entre autres : les organismes qui défendent leurs droits ont besoin de plus de ressources pour mieux répondre à leurs besoins. Alors que la province a enregistré le troisième féminicide depuis le début de cette année, en raison des tensions conjugales, l’R des centres de femmes du Québec estime qu’en l’absence de ressources d’hébergement suffisantes, il est quasi impossible de répondre aux appels de détresse de la part de femmes dans un besoin urgent.

Mettant en exergue le fait que la COVID-19 a enfermé de nombreuses femmes dans des foyers où la violence a pris des proportions inquiétantes depuis le début de la crise, Mme Vallée mentionne qu’il est plus qu’urgent de penser aux solutions concrètes. Il s’agit d’anticiper et de prendre des mesures pour mieux gérer de futures crises et amoindrir les dommages sur les femmes.

Elle estime qu’un plan de relance qui met de l’avant les investissements en infrastructures constitue une autre manière de laisser les femmes sur le bord du chemin. C’est ainsi qu’elle invite le gouvernement à respecter les valeurs du Québec. Il s’agit de placer l’humain au centre des intérêts.

En plus de mettre des ressources suffisantes à la disposition des organismes qui viennent en aide aux femmes, il faut faciliter leur embauche et combattre le racisme et autres stéréotypes négatifs qui jonchent le chemin des femmes racialisées.

Celles-ci ont été en première ligne dans les services essentiels, plusieurs ont été parmi les personnes licenciées par les entreprises en raison des effets néfastes de la pandémie.

Stéphanie Vallée souligne l’importance d’accorder la résidence permanente à celles d’entre elles qui ont servi en tant qu’anges gardiennes, selon les termes du gouvernement pour désigner les femmes qui ont apporté leur contribution dans les Centres d’hébergement et de soins de longue durée.

C’est une appellation que Mme Vallée juge inappropriée, car il s’agit avant tout de personnes qui ne devraient aucunement être ainsi distinguées, a-t-elle argumenté.

En bref, le combat de l’R des centres de femmes du Québec est celui de la justice, de l’égalité, de l’équité, de l’humanisme, de l’inclusion et de la lutte contre le racisme et toutes les formes de violences faites aux femmes.

Il faut mentionner que pour la première fois au Québec, où le gouvernement ne reconnaît pas le caractère systémique du racisme, un ministre chargé de lutter contre ce fléau a été nommé cette semaine. Plusieurs personnes ont estimé qu’un homme blanc, bien que marié à une femme noire, ne saurait relever les multiples défis entourant cette question.

Écoutez l’intégralité de l’entrevue avec Mme Vallée ici.

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Catégories : Société
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