Apple et Facebook : le début d’une guerre. (C) istock

Apple et Facebook : le début d’une guerre

Apple a annoncé que sa nouvelle version de l’iOS bloquera par défaut la collecte des données recueillies par les applications, dont Facebook, sur les utilisateurs de ses iPhone, iPad et Apple Watch. Une décision qui a suscité une contre-attaque virulente de la part de Facebook. Quels sont les dessous et les raisons de cette première bataille d’une guerre ouverte entre deux titans de la technologie?

Apple exigera dans la prochaine version de son iOS – qui sera disponible en mars prochain – un consentement explicite des usagers de l’iPhone et de ses autres appareils mobiles autorisant ces applications à les retracer et à partager les données recueillies avec des parties tierces. Ces données personnelles portent notamment sur notre emplacement, nos habitudes d’achat, nos préférences et nos recherches sur le web.


Tim Cook, en préambule de cette mise à jour de l’iOS : « Nous pensons que les utilisateurs devraient avoir le choix entre les données collectées à leur sujet et la manière dont elles sont utilisées. Facebook peut continuer à suivre les utilisateurs sur les applications et les sites Web comme auparavant, la transparence du suivi des applications dans iOS 14 exigera simplement qu’ils vous demandent d’abord votre autorisation. »

Facebook, qui estime qu’il est principalement visé par cette mesure, l’a vertement refusée. Il a lancé une vaste campagne de relations publiques (lien) mettant en exergue les « impacts négatifs sur les affaires des centaines de milliers de PME qui ne seront plus visibles à leurs clientèles cibles ». Facebook soupçonne Apple, par cette mise à jour, d’ouvrir le marché lucratif de collecte et d’analyse de données à des concurrents, des applications gratuites sur Apple Store, sur lesquelles elle empoche une commission de 30 % sur leur chiffre d’affaires.

Selon Apple, chaque application installée sur un iPhone dispose d’au moins six traqueurs qui collectent discrètement les données des utilisateurs. Tim Cook a critiqué publiquement la vision de Mark Zuckerberg : le produit est l’utilisateur. « Il semble qu’aucune information n’est trop privée ou personnelle pour être surveillée, monétisée et agrégée dans une vue à 360 degrés de votre vie », a déclaré Cook en faisant allusion aux dérives de cette conception. Une critique qui a déplu au patron de Facebook. Selon le Wall Street Journal, Zuckerberg a déclaré en privé que Tim Cook constituait une « menace pour Facebook ».

Le patron d’Apple, dont la principale activité est la vente des appareils mobiles et non les données comme Facebook, joue le beau rôle du défenseur de leur confidentialité et de la vie privée des mobinautes.

S’agit-il d’un exemple d’autoréglementation entre les géants de la techno? Apple semble imposer ce que les autorités réglementaires n’ont pas réussi à faire dans ce domaine.

Zoubeir Jazi

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