gorodenkoff/iStockPhoto.com

Alf Bell

Alf Bell est un spécialiste des relations publiques qui vit dans la grande région de Toronto. Il est arrivé dans la Ville Reine en 2000 comme résident permanent. Pour ce témoignage, il a préféré que son nom soit gardé confidentiel. Cependant, en respect de nos normes et pratiques journalistiques, RCI atteste de son identité. 

Un jour, je suis entré dans un supermarché à Malton, un quartier de Mississauga qui est très diversifié. En fait, je pense qu’il a la plus forte concentration d’Asiatiques du sud dans la région de Peel. Je portais un sac de type étudiant, une sorte de besace, suspendu à une seule de mes épaules et qui n’avait presque rien dedans. J’avais faim et je comptais acheter quelques bananes et un yaourt. Mais quand je suis allé au rayon des fruits, j’ai commencé à sentir que quelqu’un marchait derrière moi de manière synchronisée…

Eh bien, j’ai pensé que ce n’était qu’une coïncidence que ce jeune homme blanc, je dirais d’origine anglophone, se soit arrêté quelques pas derrière moi quand je l’ai fait… mais quand je suis allé à la zone des produits laitiers, j’ai vu qu’il était toujours derrière moi. Je lui ai donc demandé pourquoi il me suivait. Un peu surpris, il m’a dit qu’il travaillait pour l’épicerie et qu’il voulait simplement s’assurer que je n’allais pas mettre quelque chose dans mon sac et le prendre sans payer. Il pensait que je ferai du vol à l’étalage, quoi !

Siempreverde22 / iStockPhoto.com

Je lui ai demandé pourquoi il avait ce préjugé sur moi. Je voulais savoir si c’était en raison de mon air d’immigrant et il m’a répondu que non. Il a dit que c’était parce que beaucoup de personnes qui avaient volé dans cette épicerie utilisaient des sacs comme celui que je portais. Je lui ai alors dit que, pour autant que je sache, il n’était pas interdit d’utiliser des sacs au Canada, où que ce soit, et que ce n’était pas une raison pour qu’il me suive et me harcèle.

 J’ai aussi dit que j’avais vu des gens qui ne ressemblaient pas à des immigrants comme moi dans ce même supermarché avec des sacs et des besaces et que personne ne les suivait… Je n’ai pas pu parler au superviseur parce que j’étais pressé, j’allais manquer un bus et je devais partir. En fin de compte, je n’ai rien acheté, bien sûr !

Retour aux témoignages de notre dossier

Catégories : Non classé
Mots-clés : , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.