Comment réagirait un artiste habitué à la vie nocturne pré-COVID à la fermeture des boîtes de nuit et autres discothèques?
« Il produit sa propre musique dansante », pourrait répondre Jade Hassouné, alias J4DE, qui vient de sortir une chanson en français intitulée Éphémère.
« Je voulais rappeler aux gens un peu la vie nocturne que nous avons perdue cette année, leur donner ce genre de moment où les gens se connectent dans les boîtes de nuit en dansant dans cette ambiance de lumières… », explique-t-il en entrevue avec Radio Canada International.
Mais en même temps, « Éphémère est plus profond que ça en l’air. La vie elle-même est éphémère. Et la musique me permet de créer un genre d’existence éternelle », ajoute le jeune artiste qui renoue avec Montréal après avoir passé plus d’une dizaine d’années entre Hollywood et Toronto.
Ses 340 000 abonnés sur Instagram ont eu un avant-gout de la chanson pour laquelle il prévoit une vidéo qui devrait s’inspirer de la mythologie.
« J’ai été inspiré par la mythologie, le mysticisme, les symboles et les légendes de notre histoire ancienne, oubliée, effacée. Je veux m’y perdre, m’y retrouver, me souvenir de qui nous sommes vraiment. La fantaisie dans l’art, c’est ce qu’on a pour surpasser toutes ces limites qui nous sont imposées. Venez avec moi. », expliquait l’artiste par voie de communiqué à la sortie de sa chanson.
Pour le Montréalais né au Liban, chanter en français est une façon de renouer avec la ville dans laquelle il a grandi et étudié le théâtre.
Avant de venir à la chanson francophone, l’artiste s’est fait connaître comme acteur dans le monde anglophone.
Il a joué le rôle de Meliorn dans la série Shadowhunters sur Netflix. Auparavant, il avait interprété le personnage du prince Ahmed dans plusieurs épisodes de la série Heartland diffusée sur CBC.
Pour produire cette chanson, il a travaillé avec le producteur LucaTheProducer et la chanteuse May Welles « qui est une artiste indépendante et qui fait aussi de la musique anglaise et française ».
La sortie de cette chanson en français coïncide avec la diffusion au Québec de la série Alertes sur la chaîne de télévision TVA.
Jade Hassouné, rappelle en entrevue qu’il a étudié le théâtre au Cégep John Abbott à Montréal en anglais « même si j’étais allé à l’école en français toute ma vie », précise-t-il.
« Ce qui est intéressant avec cette série [Alertes, NDLR] c’est que c’est mon premier rôle en français et c’est mon plus gros rôle au fait. Je suis vraiment content. C’est cool d’être célébré chez soi », s’enthousiasme Jade Hassouné.
Il y joue le rôle de Michael Abassi, un chef d’entreprise mi-québécois, mi-arabe. La première saison de la série compte 12 épisodes.
Il explique ne pas avoir peur d’être enfermé dans les rôles de l’Arabe. « Souvent, j’ai dit non à des rôles caricaturaux de l’Arabe », affirme-t-il en précisant que « cette industrie à la télévision est basée sur les catégories de personnes. Mais j’ai toujours dit non que quand c’est un rôle cliché du genre arabe terroriste. Je n’auditionne même pas. »
Mais quand c’est un rôle « d’un humain de Montréal qui est aussi d’origine arabe, ça vient me chercher », explique Jade Hassouné.
« Oui, le personnage [de Michael Abassi, NDLR] est d’origine arabe, mais ce n’est pas ce qui le définit et tout le cliché du terroriste est renversé », affirme l’artiste.
En 2020, Jade Hassouné a été juge invité à la première saison de l’émission de drag queens Canada’s Drag Race, la version canadienne de la téléréalité américaine ‘’RuPaul’s Drag Race’’.
« C’était un rêve pour moi parce que c’est une de mes séries préférées. L’art que ça montre. Ça brise les stéréotypes et les préjugés. C’est quelque chose que nous avons besoin de réaliser dans la vie en général. », affirme Jade Hassouné.
Cette célébration de la différence l’interpelle. « Nous sommes tous différents. Moi-même, je ne me suis jamais identifié avec les normes à la base. Dans ma propre vie, je ne suis pas 100% libanais, je ne suis pas 100% montréalais. Je suis entre les deux. Alors pourquoi, je dois être quelque chose et rentrer dans une boîte que les gens m’imposent. Je suis juste moi. Pourquoi me mettre un label ? », explique-t-il.
En complément :
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.