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L’école en ligne restera plus populaire après la pandémie malgré ses limites

Pour plusieurs parents qui avaient songé avant la pandémie à opter pour l’apprentissage scolaire en ligne à la maison, la pandémie a précipité leur décision.

Selon les plus récentes données du ministère québécois de l’Éducation, 12 750 enfants suivent leur parcours scolaire à domicile pour l’année 2020-2021, comparativement à 5964 pour l’année précédente et 4968 en 2018-2019.

Selon la présidente de l’Association québécoise pour l’éducation à la maison (AQED), Marine Dumont, l’intérêt envers l’éducation à domicile s’explique de plusieurs façons.

Selon elle, « les gens ont aussi réalisé que c’était non seulement faisable, mais également agréable de faire l’école à la maison » après avoir goûté un peu à la fermeture des écoles au printemps dernier.

Tuteur en ligne ou classe en ligne à plusieurs

La formule avec tuteur en ligne est particulièrement populaire. Simon Rôche, qui dirige l’organisme Services scolaires, remarque que beaucoup de parents ont fait appel à son entreprise de tutorat pour trouver un professeur à temps plein pour leur enfant, comparativement à la période avant la pandémie.

« Il y a beaucoup de craintes. Il y en a aussi beaucoup qui trouvent que le système d’éducation a certaines lacunes. En ayant un prof à la maison, des fois, ça va plus vite, c’est plus rapide », explique-t-il.

Que ce soit dans le contexte de leçons de rattrapage, bénéficier du soutien d’une tutrice ou d’un tuteur semble avoir fait beaucoup d’adeptes qui semblent là pour de bon. Mais tous les parents ne peuvent pas payer les frais d’un tuteur en ligne. L’année dernière a révélé de nombreux problèmes liés à l’apprentissage en ligne en grands groupes qui n’étaient pas visibles auparavant.

Il y a notamment lieu de s’inquiéter des décrocheurs, de ces étudiants virtuels qui ont « disparu ». Ils se sont connectés, mais ne répondent pas, ou manquent complètement la classe.

Comment faire mieux l’an prochain

Même après la pandémie, les cours en ligne ne sont pas près de disparaître. Reconnaître ce qui n’a pas fonctionné avec l’apprentissage virtuel et comment l’améliorer est essentiel, car pour certains élèves, cela restera une réalité.

Selon Harvey Bischof, président de la Fédération des enseignantes et des enseignants des écoles secondaires de l’Ontario, l’apprentissage en ligne a nui au développement socioaffectif et au rendement scolaire de la plupart des élèves. « L’année écoulée n’a fait que renforcer notre position : ce que nous avons vu, c’est que pour la grande majorité [des élèves], leur développement socioaffectif et leur réussite scolaire sont diminués dans un environnement en ligne », a-t-il déclaré.

« Ce que [cette année] nous a appris, c’est l’importance de la communauté, l’importance de la présence de l’enseignant dans la classe avec l’élève et la possibilité de répondre d’une manière qui n’est pas possible en ligne « , a dit la chercheuse en éducation Beyhan Farhadi, experte en apprentissage en ligne et enseignante à Toronto.

Selon elle, les meilleures écoles virtuelles ont des enseignants qui se consacrent à plein temps à l’enseignement en ligne. Or, elle s’inquiète de la tendance vers ce qu’elle appelle le « modèle d’attention partagé « , c’est-à-dire que les éducateurs doivent enseigner en même temps aux élèves en classe et aux élèves virtuels.

RCI avec CBC News et La Presse canadienne

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