Rogers veut acheter Shaw, la plus grande transaction dans le secteur des télécommunications en 20 ans au Canada. (Rogers)

Télécommunications : Rogers veut acheter Shaw pour 26 milliards de dollars 

Alors que les consommateurs canadiens se plaignent des factures de téléphonie cellulaire, qui sont parmi les plus élevées du monde, la compagnie Rogers signe un accord pour acheter Shaw dans une transaction évaluée à 26 milliards de dollars. Cela créerait le deuxième opérateur de téléphonie cellulaire et de câblodistribution du Canada.

Rogers possède un réseau sans fil national qui fait affaire sous les marques Rogers, Fido et Chatr. Shaw possède Freedom Mobile et Shaw Mobile en Alberta, en Colombie-Britannique et en Ontario.

Il s’agit de la plus grosse transaction dans le secteur des télécommunications au pays en deux décennies.

Les entreprises affirment que l’accord les aidera à investir dans le réseau 5G et à créer des « synergies ».

Sous réserve de l’approbation des autorités réglementaires et des actionnaires, la transaction devrait être conclue au cours du premier semestre de 2022.

Selon le plan, Rogers paiera 40,50 $ en espèces pour chacune des actions de classe A et de classe B émises et en circulation de Shaw. Les actions de Shaw ont bondi de 42 % pour atteindre 34 $ lundi, mais se sont négociées bien en dessous du prix de l’offre, ce qui laisse supposer des doutes quant à l’accord. Les actions de Rogers ont également augmenté de 7 % à 64 $.

Inquiétudes pour les consommateurs

Les organismes de défense des consommateurs estiment que la transaction limitera encore davantage la concurrence dans un pays où les coûts de la téléphonie cellulaire et de l’Internet sont déjà parmi les plus élevés en raison du nombre limité de fournisseurs de services de téléphonie cellulaire.

Il n’y a véritablement que trois grandes compagnies, soit Bell, Telus et Rogers.

En mars de l’année dernière, le gouvernement libéral minoritaire du premier ministre Justin Trudeau avait ordonné à ces trois principaux opérateurs de télécommunications, qui contrôlent ensemble 89,2 % du marché, de réduire de 25 % les prix de leurs plans de services sans fil de milieu de gamme dans un délai de deux ans, sous peine de faire l’objet de mesures réglementaires. Les Canadiens attendent toujours.

« Nous savons que moins il y a de fournisseurs, plus les prix sont élevés », déclare Laura Tribe, directrice générale d’OpenMedia, un groupe de défense des consommateurs, à CBC News. Elle invite le gouvernement à ne pas approuver l’accord.

« Nous avons besoin de plus de concurrence au Canada, pas moins », a ajouté Mme Tribe dans un communiqué.

Patrick Horan, un gestionnaire de portefeuille du service d’investissement Agilith Capital, basé à Toronto, dit qu’il entend parler d’un accord potentiel entre Rogers Communications et Shaw Communications depuis des décennies, mais qu’il a été choqué lorsque la nouvelle est tombée lundi.

« Au fil des ans, nous avons vu les concurrents se faire avaler les uns après les autres par les trois grands », a dit M. Horan à propos de Rogers, Bell et Telus.

« Le résultat est toujours le même : plus de profits pour les trois grands, des plans plus mauvais et moins de choix pour les Canadiens. »

La transaction prévoit 3000 nouveaux emplois nets et un projet de siège régional à Calgary. (CBC)

RCI avec CBC News

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