L’annonce des sanctions qui a été faite lundi de façon coordonnée par le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays alliés européens intervient un mois après que les députés canadiens au parlement ont accusé la Chine de » génocide » contre les Ouïghours et d’autres minorités musulmanes dans la province occidentale du Xinjiang.
Dans la déclaration annonçant les sanctions, Affaires mondiales Canada a accusé et sanctionné spécifiquement quatre hauts fonctionnaires chinois de participer activement à des violations des droits de la personne au Xinjiang.
Selon le communiqué, des preuves de plus en plus nombreuses montrent que l’État chinois est responsable de l’emprisonnement arbitraire de plus d’un million de personnes en raison de leur religion et de leur appartenance ethnique, et qu’il les soumet à « la rééducation politique, au travail forcé, à la torture et à la stérilisation forcée ».
« Cette mesure reflète notre grave préoccupation face aux violations flagrantes et systématiques des droits qui ont lieu dans la région », a déclaré le premier ministre Justin Trudeau.
« Nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec nos partenaires internationaux pour rechercher la responsabilité et la transparence. »
La Chine rejette toutes ces accusations et les informations de victimes notamment et sur lesquelles les accusations sont fondées.

Des hommes de la minorité ouïghoure travaillent dans une ferme près de la ville de Lukqun dans le Xinjiang (Chine) – 30.10.2013 – Photo : Reuters / Carlos Barria
Pourquoi au Canada et ailleurs dans le monde parle-t-on d’un génocide en Chine?
Des hommes de la minorité ouïghoure travaillent dans une ferme près de la ville de Lukqun dans le Xinjiang (Chine) – 30.10.2013 – Photo : Reuters / Carlos Barria
Des hommes de la minorité ouïghoure travaillent dans une ferme près de la ville de Lukqun dans le Xinjiang. Photo : Reuters/Carlos Barria
Les Ouïgours représentent moins de 1 % de la population chinoise. Pourtant, des documents du gouvernement chinois obtenus par le comité de la Chambre des communes montrent qu’environ 80 % de toutes les nouvelles poses de stérilets en Chine ont eu lieu dans le Xinjiang.
Des experts dans le monde et des activistes des Nations unies affirment que plus de 1 million d’Ouïgours, de Kazakhs et d’autres personnes ont été détenus arbitrairement en Chine dans des centres ressemblant à des prisons pour endoctrinement politique.
Une sous-commission des droits de l’homme internationaux de la Chambre des communes a déposé un rapport en octobre dernier qui conclut que les mauvais traitements infligés par Pékin aux Ouïgours constituent bel et bien une opération politique de génocide.
En janvier dernier, Ottawa a annoncé une nouvelle réglementation visant à garantir que les entreprises canadiennes ne sont pas complices de violations des droits de l’homme ou de l’utilisation du travail forcé au Xinjiang. Mais ces mesures n’ont pas permis d’imposer des « sanctions de type Magnitsky » aux responsables chinois, ce que réclamaient le comité et les conservateurs dans l’opposition.
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RCI avec CBC News
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