Selon les données compilées par les autorités de santé publique au Canada, les femmes représenteraient 51,1 % des nouveaux caches de COVID-19 au pays, tandis que les 60 ans et plus représentent la moitié des cas. Crédit : Istock

COVID-19 : sous le coup des variants, l’Ontario fait face à la critique

La longue fin de semaine pascale a été éprouvante pour les patients et le personnel soignant dans plusieurs hôpitaux de l’Ontario. On a entendu des témoignages de médecins pris au dépourvu.

Selon CBC, les variants se sont répandus à une vitesse vertigineuse et ont touché toutes les tranches d’âge. On a signalé le cas d’un adolescent contaminé et hospitalisé qui n’avait de cesse d’appeler sa mère. En raison des mesures restrictives des autorités, elle ne pouvait pas lui rendre visite.

Cette situation, jumelée aux témoignages du personnel soignant, montre la tournure inquiétante que prend la pandémie dans cette province.

Les autorités ont annoncé une pause dans presque tous les secteurs, en dehors de ceux jugés essentiels. Mais, des observateurs estiment qu’il faut en faire plus.

Le premier ministre Ford a laissé entendre que sa province était dans la troisième vague depuis une vingtaine de jours. Jeudi, il a ajouté que l’Ontario avait sombré dans une nouvelle pandémie en raison de la présence des variants. Sa riposte est depuis sous le feu de la critique

Les trois principaux variants qui ont été détectés dans le monde en décembre 2020 et en janvier 2021 sont présents.

Il s’agit notamment des variants :

– britannique : B.1.1.7 (501Y.V1)
– sud-africain : B.1.351 (501 Y V2)
– brésilien P-1

Selon les experts, ces variants se transmettent plus rapidement et sont plus virulents. Ils peuvent provoquer des maladies plus difficiles à soigner que la toute première souche du virus de la COVID-19.

Cela s’est vu en fin de semaine dans les hôpitaux ontariens, mais aussi en Alberta, en Colombie-Britannique et en Saskatchewan, où le nombre de nouveaux cas a bondi tout comme le nombre des hospitalisations et de patients en soins intensifs.

Illustration de cette flambée dans cinq provinces canadiennes considérées comme les plus durement touchées, au 6 avril 2021.
  • Ontario : 367 602 cas (3065 nouveaux cas), 7450 décès (8 de plus au 5 avril), plus de 500 patients aux soins intensifs;
  • Québec : 318 532 cas (1168 nouveaux cas), 10 701 décès (4 de plus au 5 avril), 514 hospitalisations, dont 121 en soins intensifs;
  • Alberta : 153 000 cas (891 nouveaux cas), 1997 décès;
  • Colombie-Britannique : 105 000 cas (890 nouveaux cas), 1486 décès (23 de plus au 5 avril);
  • Saskatchewan : 34 763 cas (220 nouveaux cas) 440 décès (1 de plus au 5 avril).

De façon générale, à l’échelle du Canada, 1 010 337 cas et 23 118 décès ont été enregistrés. Il y a eu 6536 cas et 56 décès supplémentaires par rapport à la journée du 5 avril.

On observe que malgré la propagation rapide du virus et l’augmentation du nombre de nouveaux cas et des hospitalisations dans certaines provinces, le nombre de décès est loin d’être alarmant.

Le variant britannique se démarque comme étant le plus dominant sur l’ensemble du territoire national. Il est impliqué dans 23 031 cas, au 6 avril.

Un expert a confié à CBC que le variant P-1 est actif dans 20 % des cas en Colombie-Britannique et dans plusieurs cas sur trois sites de deux entreprises en Alberta.

Il s’attaquerait à plusieurs cellules du corps en même temps et toucherait aussi plus de patients jeunes. Toujours selon les experts, il aurait la capacité d’infecter des personnes qui ont déjà été touchées par le virus de la COVID-19 une première fois.

Ils ont souligné l’importance de rehausser les mesures de contrôle pour éviter la menace que ces variants font planer sur la surveillance de la pandémie, la santé de la population et les capacités de prise en charge dans le réseau de la santé.

Les données de certaines provinces et des territoires ne sont pas prises en compte parce qu’il n’y a pas de mises à jour quotidiennes.

La deuxième phase de vaccination a débuté en avril, en Ontario, pour les travailleurs de première ligne du réseau de la santé, les résidents de foyers de soins de longue durée, les patients à domicile souffrant de maladies chroniques et des communautés autochtones. Photo : iStock

Vaccination : que faire pour atteindre la vitesse de croisière?

Le premier ministre Doug Ford a reconnu, il y a quelques jours, que sa province ne fait pas partie des endroits où la vaccination va bon train, en raison du faible taux enregistré dans certaines régions.

Il a été rapporté que ce ne sont pas les vaccins et le personnel qui font défaut, mais la participation de la population. Il a ainsi lancé un appel à une plus grande adhésion à la campagne en cours.

On a entendu cette même remarque du côté de Montréal, où des milliers de rendez-vous n’ont pas été pris cette fin de semaine, laissant des centres de vaccination avec des doses non inoculées.

Au Québec, 288 524 personnes ont été vaccinées au cours des sept derniers jours, pour une moyenne quotidienne de 41 218. C’est 18,3 % de la population qui a été vaccinée. Dans la région de Montréal, 487 699 doses ont été administrées, soit près de la moitié des doses totales administrées dans toutes les régions de la province (1 552 215 doses).

Au 6 avril, au Canada, 6 632 700 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin, 719 413 ont été pleinement vaccinées, 9 866 860 doses de vaccins ont été livrées. Avec un taux en deçà de 20 % de personnes vaccinées, le pays ne figure pas dans le groupe de tête.

En Ontario, où il y a eu quelques accrochages avec le gouvernement fédéral au sujet des vaccins, 76 199 doses ont été inoculées chaque jour pour un total de 2 621 839 doses. En tout, 323 148 personnes ont été entièrement vaccinées.

Le fait que la population ne se mobilise pas assez pour recevoir les doses dans certaines régions en dit long sur l’importance d’intensifier la campagne. Il faudrait peut-être miser sur la vaccination à domicile pour les personnes à mobilité réduite et pour les groupes hostiles. C’est du moins ce que recommandent les experts.

Certains estiment qu’il faut cesser de procéder par tranche d’âge et vacciner toutes les personnes qui se présentent volontairement dans les centres désignés.

Ces suggestions pourraient guider les autorités vers une nouvelle stratégie plus efficace, capable de fédérer l’opinion autour de l’efficacité de la vaccination comme moyen pour freiner la propagation du virus. Celui-ci touche à présent 132 000 000 de personnes dans le monde, avec 2 860 000 disparus.

Selon des informations des ministères de la Santé de l’Ontario, du Québec, du gouvernement fédéral et des mises à jour quotidiennes de Radio-Canada

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Catégories : Santé
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