Le ministre de la Santé Christian Dubé évoque l'élargissement de la vaccination aux malades chroniques et aux travailleurs essentiels. PHOTO : RADIO-CANADA

La vaccination « bientôt » offerte aux malades chroniques et aux travailleurs essentiels

Face aux critiques liées au ralentissement de la vaccination constaté lundi et aux plages horaires non utilisées, le ministre québécois de la Santé, Christian Dubé, évoque l’élargissement de la vaccination à de nouvelles catégories de population.

On ajuste les opérations. C’est normal lorsqu’on change de groupe prioritaire, a-t-il écrit sur Twitter mardi matin avant d’évoquer une ouverture de la vaccination aux malades chroniques et aux travailleurs essentiels bientôt.

M. Dubé sera aux côtés du premier ministre François Legault lors de la conférence de presse prévue à 17 h mardi. On devrait alors en savoir un peu plus.

Ce gazouillis survient alors qu’on apprend que 5000 plages horaires n’ont pas été utilisées à Montréal durant la fin de semaine.

En excluant les pharmacies, 52 % des 37 000 plages horaires cette semaine dans la métropole n’avaient pas trouvé preneur dimanche soir. Cela représente plus de 19 397 possibilités d’une vaccination rapide pour les personnes âgées de 60 ans et plus.

Il en va de même dans d’autres régions comme Laval, l’Outaouais, la Montérégie, l’Abitibi et la Côte-Nord, où la vaccination tournait parfois au ralenti.

Il y a beaucoup de gens qui prennent des rendez-vous multiples […] Il y a des gens qui ont rendez-vous à quatre ou cinq endroits et ne les annulent pas. C’est quelque chose à ne pas faire.Nicolas Bergeron, pharmacien propriétaire

Ce dernier explique que l’annulation est possible quand on reçoit le courriel de confirmation.

Pour l’instant, la vaccination est réservée aux 60 ans et plus à Montréal et dans certaines régions comme l’Outaouais et la Montérégie et aux plus de 65 ans ailleurs au Québec.

Revoir la stratégie vaccinale

Faudrait-il changer l’ordre de priorité de la vaccination et y inclure les jeunes qui peuvent ramener le virus à la maison?

Quand on regarde l’épidémiologie de la COVID qui est en train de se dessiner, c’est clair qu’il faut aller vacciner les plus jeunes, dit la Dre Caroline Quach.

Mais tout va dépendre de ce que va annoncer le gouvernement à 17 h, ce soir. Si on remet tout le monde en télétravail, l’urgence c’est de vacciner ceux qui restent dehors (les travailleurs essentiels). Si on permet d’avoir une certaine activité sociale, l’urgence ce sera ceux qui ont une certaine condition médicale sous-jacente et qui sont à plus haut risque d’hospitalisation et de complications.Dre Caroline Quach

Selon Roxane Borges Dasilva, professeure agrégée à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, il faut ouvrir le plus vite possible la vaccination à d’autres populations à Montréal, étant donné que la densité de population pourrait faire en sorte que le feu peut y prendre plus rapidement.

Roxane Borgès Da Silva

Roxane Borgès Da Silva a mené une étude sur les cliniques itinérantes.

PHOTO : UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

Daniel Paré, directeur de la vaccination au Québec, explique de son côté que ce qui est important, c’est que chaque groupe prioritaire puisse avoir accès à la vaccination.

On travaille à ramener certains rendez-vous du mois de mai au mois d’avril, a-t-il indiqué.

En entrevue à l’émission Première heure, il a ajouté que la vaccination serait bientôt élargie à de nouvelles catégories, car beaucoup de doses ont été reçues récemment ou sont attendues cette semaine.

La vaccination pourra être offerte en pharmacie dans la région de Québec d’ici deux semaines.Daniel Paré, directeur de la vaccination au Québec

M. Paré a aussi indiqué que cette semaine les utilisateurs de ClicSanté pourront savoir si la plage horaire proposée offre ou non le vaccin AstraZeneca, dont l’administration aux personnes de moins de 55 ans est actuellement suspendue pour cause des risques de thrombose.

Vers un reconfinement à Montréal?

La question de la vaccination n’est pas le seul sujet à alimenter les conversations. La question d’un possible reconfinement fait aussi débat parmi les spécialistes de la santé.

En entrevue à RDI Matin, Roxane Borgès Da Silva croit qu’il faudrait minimalement revenir aux mesures qu’on avait au mois de février.

Elle pense notamment qu’il faudrait revenir à une limite de 25 personnes par lieu de culte, fermer les espaces clos comme les gyms et revenir à l’école en alternance au secondaire, dans les régions sensibles comme Montréal.

Alain Lamarre, chercheur et spécialiste en virologie à l’Institut national de la recherche scientifique, s’attend à un reconfinement très possible à Montréal, pour les magasins et, en dernier recours, pour les écoles.

On est grosso modo à 50 % des cas qui sont reliés à des variants et on se dirige solidement vers une domination quasi complète des variants au mois de mai, a-t-il souligné en entrevue à l’émission Tout un matin. Cela implique, selon lui, de se faire tester dès le premier jour d’apparition de symptômes et de s’isoler de façon stricte dans une pièce de la maison en attendant le résultat.

Catégories : Politique
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