9 février – ICI RADIO-CANADA PREMIÈRE – Le journaliste André Martineau nous parle d’un anniversaire cinématographique bien particulier. Le 8 février 2015 marque le 100e anniversaire de l’un des tout premiers longs-métrages de l’histoire du cinéma : Naissance d’une nation de D.W. Griffith. Ce film muet de 133 minutes raconte le destin de deux familles pendant et après la guerre de Sécession. S’il est célébré comme étant la première mégaproduction cinématographique, il est aussi fortement critiqué pour son apologie scandaleuse du racisme.
La première partie du film s’intéresse à la guerre civile américaine, mais c’est surtout la seconde qui choque. Dans ce monde inventé d’après-guerre, les Noirs du Sud prennent d’assaut les institutions politiques, les fillettes blanches doivent fuir les anciens esclaves devenus débauchés et le sauveteur arrive à cheval, vêtu d’une cagoule blanche. Une fiction aux conséquences biens réelles puisque le groupe clandestin Ku Klux Klan, pourtant moribond, connaît un dangereux regain de popularité.
Un tremplin aux droits de l’homme
L’émoi provoqué par le caractère raciste de Naissance d’une nation engendre une importante mobilisation. La société nationale pour l’avancement des gens de couleurs (NAACP) appelle au boycottage et certaines villes américaines, dont Los Angeles et Chicago, interdisent le film de Griffith.
Écoutez la capsule historique « À rebours »
Extrait de Naissance d’une nation: