sexisme

Photo Credit: UN-Womens

Google est-il sexiste et misogyne?

Si on se fie à des résultats de recherche sur Google, à propos des femmes, ces dernières devraient « rester à la maison », « être soumises », « porter des jupes »…

Ce qui a incité l’ONU Femmes, organisme onusien de défense des droits des femmes, à commander une publicité-choc pour dénoncer ce navrant constat et sensibiliser le populaire moteur de recherche et les internautes sur ce sexisme « ambiant » qui prévaut sur la Toile.

Affiche publicitaire de Femmes ONU

Affiche publicitaire de Femmes ONU

Google, un confessionnal des temps modernes

En tapant “les femmes devraient/ne devraient pas/ont besoin de/ne peuvent pas…” dans la fenêtre de recherche de Google, ce dernier propose aux utilisateurs les suites de mots les plus recherchés par les internautes, des phrases sexistes et souvent clairement misogynes: « On devrait remettre les femmes à leur place », « On ne devrait pas faire confiance aux femmes. »…

Affiche publicitaire de Femmes ONU, dénonçant   le sexisme sur la Toile

Affiche publicitaire de Femmes ONU, dénonçant le sexisme sur la Toile

Google est devenu le nouveau confessionnal planétaire de l’ère moderne, où les internautes révèlent le fond de leur pensée et posent les questions qu’ils n’osent pas poser en public. La compagne d’ONU Femmes a démontré avec brio que les préjugés discriminatoires envers les femmes et les stéréotypes sexistes et misogynes sont répandus et sont involontairement diffusés par le populaire moteur de recherche, Google. Toutefois, des nuances méritent d’être apportées à ces constats.

Entre satisfaire des internautes pressés et préserver ses sources de revenus

Ces résultats de recherche sont propulsés par un outil d’autosuggestion automatique qui juxtapose les mots clés les plus recherchés ou indexés par Google et qui sont présents dans la requête de recherche. Google, par cet outil, veut répondre au désir des internautes pressés, qui ne supportent pas de passer plus de 400 millisecondes, le temps d’un clin d’œil , sur leurs requêtes de recherche dans un Web, de plus en plus « infobèse ».

L’autosuggestion a par ailleurs ses limites comme le démontrent ces exemples :

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Google aurait pu nettoyer son moteur de recherche de ces propos sexistes comme il l’a fait en bloquant l’indexation de certains mots clés , jugés inacceptables. Cette solution ne semble pas être envisageable par Google, car elle risque d’affecter lourdement ses revenus publicitaires (AdSense, Adwords…, alimentés par les mots clés utilisés dans une requête de recherche. Le terme « femme » est précieux dans notre cas de figure!) et nuire à son image de marque en risquant d’être accusé de censure.

L’outil d’autosuggestion peut être, à la limite, rafistolé par Google pour qu’il ne suggère plus de phrases sexistes et misogynes aux internautes et qu’il contribue ainsi au combat pour l’égalité des sexes.

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Zoubeir Jazi

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Catégories : Internet, sciences et technologies, Société
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