Le Canada, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, John Baird, se dit «profondément troublé» par l’entrée illégale de véhicules russes en Ukraine, «sous prétexte de livrer de l’aide humanitaire.
C’est que, malgré les mises en garde occidentales et sans avoir reçu l’aval de l’Ukraine, Moscou a envoyé un convoi humanitaire de 1.800 tonnes de produits dans la région de Louhansk où se poursuivent de violents combats entre séparatistes et troupes gouvernementales.
Kiev a qualifié cette initiative unilatérale d’«invasion directe» de la Russie, mais a renoncé à l’usage de la force pour ne pas fournir à Moscou le prétexte à une intervention armée.
Pour Ottawa, ce geste est une nouvelle manifestation de mépris envers la souveraineté ukrainienne. C’est «non seulement une violation manifeste de la souveraineté de l’Ukraine, mais aussi une violation des accords conclus entre la Fédération de Russie et l’Ukraine»
Le Canada demande donc à la Russie de se retirer de l’Ukraine et de négocier de bonne foi avec les autorités ukrainiennes afin d’offrir une réelle aide humanitaire au peuple ukrainien.
Même son de cloche du côté du secrétaire général de l’Otan. M. Anders Fogh Rasmussen, a condamné l’entrée en territoire ukrainien de ce qu’il qualifie de «soi-disant» convoi humanitaire russe. Selon lui, ce geste ne peut qu’approfondir la crise dans la région.
Selon M. Rasmussen, l’entrée de ce convoi en Ukraine sans l’accord de Kiev et sans la moindre implication du Comité international de la Croix-Rouge constitue une violation flagrante des engagements internationaux de la Russie et une violation supplémentaire de la souveraineté ukrainienne par la Russie.
La Russie réplique que tous les prétextes avancés par Kiev pour retarder la livraison de son aide humanitaire aux populations de l’est de l’Ukraine ont été épuisés.
Mais pour le commandant en chef de l’Otan, le général Philip Breedlove, une aide humanitaire légitime ne devrait pas être acheminée par la force en contrebande en franchissant des frontières internationales sans accord et sans l’implication des agences internationales d’aide humanitaire.
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