Mémoire d’encrier, la petite maison d’édition au cœur grand comme le monde fête cette année ses dix ans d’existence. Dix ans à tendre des ponts, à tisser des maillages entre deux peuples francophones d’Amérique, Haïti et Québec.
Au cœur de l’Altérité
Dans cette constante que l’on retrouve dans le catalogue proposé par Mémoire d’encrier, il y a toujours cette quête de l’autre, ce besoin de comprendre, d’apprendre, d’abattre des barrières.
http://memoiredencrier.com/
Vient de paraître chez Mémoire d’encrier l’ouvrage RêvHaïti du poète barbadien Kamau Brathwaite, traduit de l’anglais par Christine Pagnoulle. Le titre originel de ce qui est en fait un long poème est DreamHaïti. Brathwaite y témoigne d’empathie envers le peuple haïtien. Il y évoque la tragédie des boat people au cours des années 1980, la violence de la mer, ce pays sans frontières.
je veux dire nous n’allions nulle part même si le
bateau se déplaçait je suppose & la mer aussi se
déplaçait impeccable
& aussi les vagues
& pourtant dans mon rêve c’était juste
un bâtiment un moment un jusant
RêvHaïti fait l’objet d’une proposition scénique de Frédérique Liebaut (Compagnie AWA) sous le titre de Et ce n’était pas qu’on allait quelque part.
De plus, toujours pour souligner ses dix années d’existence, Mémoire d’encrier propose Bonjour Voisine, un collectif de textes où 51 auteurs partagent, échangent, voient leurs mots se percuter dans ce qui est, encore une fois, une émergence du thème de l’altérité.
Quatre jeunes comédiens haïtiens ont présenté un récital de poésie québécoise en écho aux Rencontres québécoises en Haïti de mai 2013. Il faut entendre ces jeunes réciter et chanter les mots de Gaston Miron, de Marie Uguay ou de Gilles Vigneault pour comprendre à quel point le vers de Gatien Lapointe « Montrez-moi le monde violent et très beau » éveille en eux des résonances profondes.
Rodney Saint-Éloi, des éditions Mémoire d’encrier, parle d’altérité, de littérature et de présence scénique de ces mots de rencontre au micro de Raymond Desmarteau.Écoutez
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