La professeure Satinder Kaur Brar au Laboratoire de biotechnologies environnementales (LBE) de l'INRS (INRS)

Découvrir une bactérie se nourrissant de pétrole? Oui, absolument, selon Satinder Kaur Brar de l’INRS à Québec

Après avoir terminé des études en chimie et en sciences et ingénierie de l’environnement dans son Inde natale, Satinder Kaur Brar rêvait de faire son doctorat dans une institution de haut savoir en dehors de l’Inde.

Comme elle avait quelques cousins à Vancouver, elle s’est inscrite à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) et ailleurs au Canada en se disant que « la première qui dit oui, j’y vais ».

Et cette première, c’était à Québec, il y a 15 ans.

Donc, au menu, en plus des études doctorales, il y avait le choc climatique, le choc linguistique et le choc culturel.

Satinder Kaur Brar (inrs.ca/)

« J’étais prête. En Inde, mon père travaillait dans l’aviation militaire, nous changions d’État tous les trois ans. Dans un pays où il y a 28 langues officielles, j’avais toute la préparation nécessaire pour me lancer dans l’apprentissage du français. »

Satinder Kaur Brar

Mme Brar a obtenu son doctorat au Centre Eau Terre Environnement, Institut national de la recherche scientifique INRS), où elle se spécialise en recherche et développement dans le domaine du traitement des déchets agricoles, municipaux et industriels et de leur valorisation en différents bioproduits.

Elle travaille aussi dans le domaine de la chimie verte pour trouver des produits de remplacement écologiques à certains composés synthétiques utilisés dans l’industrie agroalimentaire.

 Alcanivorax borkumensis

Tel est le nom de la bactérie au cœur du projet le plus avancé du laboratoire de Mme Brar.

Présente à l’état naturel, cette bactérie robuste et résistante tire son énergie des hydrocarbures.

De là l’idée de tenter de prendre A. borkumensis (pour les intimes) et d’essayer de canaliser cette propension à phagocyter du pétrole dans le cas de déversements terrestres ou encore de décontamination des sols.

L’équipe de la docteure Brar l’a observé en laboratoire en action dans des échantillons de sols à forte teneur en toxicité d’hydrocarbures, très cancérigènes et très dangereux pour les nappes phréatiques.

La vérification sur le terrain se fera au cours de l’été. Peut-être verrons-nous arriver dans un avenir rapproché des capsules d’enzymes d’Alcanivorax borkumensis être injectés dans des sols contaminés.

C’est toute une réalisation pour cette chercheuse de pointe, professeure et directrice de laboratoire qui a très bien réagi au choc thermique du Québec et à celui de la langue.

La docteure Satinder Kaur Brar, spécialiste de la biovalorisation et des contaminants émergents à l’Institut national de la recherche scientifique, seul établissement au Québec dédié exclusivement à la recherche et à la formation aux cycles supérieurs, est l’invitée au micro de Raymond Desmarteau.

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Alcanivorax borkumensis – oil-eating bacteria, where are you? (Throught the sandglass)

Catégories : Environnement et vie animale, Internet, sciences et technologies
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