Michaëlle Jean, sécrétaire générale de la Francophonie

Michaëlle Jean, la Secrétaire générale sortante de la Francophonie défend son bilan et souhaite poursuivre sa mission à la tête de l'organisation.
Photo Credit: Organisation internationale de la francophonie

OIF : Michaëlle Jean fait valoir ses atouts

Les jours de Michaëlle Jean à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) sont-ils comptés? Beaucoup l’affirment depuis que la France a formellement appuyé la candidature de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. La Québécoise, qui est candidate à sa propre succession, estime pourtant que son bilan milite en sa faveur. 

Dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse, Michaëlle Jean dit avoir accompli beaucoup de choses. D’abord, dans le sillage de ses prédécesseurs, elle affirme qu’elle a positionné la Francophonie sur l’échiquier multilatéral en renforçant ses accords de coopération avec l’ONU. L’OIF, souligne-t-elle, est présente dans des forums internationaux où des décisions importantes se prennent, qu’il s’agisse d’interlocuteurs de la Francophonie, des Nations unies, de l’Union africaine ou de l’Union européenne.

Mme Jean dit aussi que l’OIF a amélioré la capacité des pays membres à se faire entendre en français auprès des organismes comme le FMI, la Banque mondiale ou l’Organisation mondiale du commerce et à maîtriser davantage leur plaidoyer. En outre, ajoute Michaëlle Jean, l’Organisation internationale de la Francophonie a créé à Dakar un Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation. Un choix qui reconnaît que l’avenir de la langue française est en Afrique.

La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) Michaelle Jean et le premier ministre Philippe Couillard
Lâchée par la France, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) Michaelle Jean est toujours soutenue par le premier ministre du Québec, Philippe Couillard. © PC/Jacques Boissinot

En cas de reconduction à la tête de l’OIF au Sommet de la Francophonie en octobre, en Arménie, Michaëlle Jean compte poursuivre les projets qui lui tiennent à cœur, notamment le numérique. « Avec la révolution technologique qui bouscule tout, note-t-elle, il faut que la Francophonie se saisisse pleinement de ce sujet, car les multinationales qui ont le contrôle de ces technologies sont surtout dans le monde anglo-saxon. »

Un poste naturellement « africain »? 

Selon les prévisions, le nombre de francophones devrait tripler d’ici à 2050, à 750 millions, grâce à l’explosion démographique en Afrique. Pour beaucoup, la direction de la Francophonie devrait par conséquent revenir à une personne de ce continent, comme Mme Mushikiwabo. Celle-ci peut d’ores et déjà compter sur le soutien déterminant de la France, le plus gros bailleur de fonds de l’organisation. Ce à quoi Michaëlle Jean répond qu’elle est Haïtienne et Canadienne afrodescendante. Elle n’est « pas tombée des arbres, mais d’une histoire: les afrodescendants font partie aussi de cette réalité africaine ».

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Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères bénéficie du soutien de la France comme future Secrétaire générale de l’OIF.

Mme Jean estime qu’elle a parmi ses atouts le fait d’être à la fois une femme du Sud et du Nord, avec cette double expérience et une vraie connaissance de l’Afrique. Elle rappelle aussi qu’en tant que gouverneure générale du Canada (de 2005 à 2010), elle a effectué de nombreux voyages en Afrique. Reste que jusqu’à l’arrivée de Michaëlle Jean, dont le mandat expire à la mi-octobre, les secrétaires généraux de l’OIF ont tous été Africains.

Outre la concurrence de Louise Mushikiwabo, Michaëlle Jean doit combattre une perception négative dans sa propre province : le Québec. Des médias locaux l’accusent, entre autres choses, de mener un « train de vie extravagant ». Ils en veulent pour preuve des travaux effectués par l’OIF dans la résidence officielle de la Secrétaire générale au coût de plus de 460 000  $CA pour « mise aux normes et sécurisation », selon l’OIF. Pour elle, il ne s’agit que de campagnes diffamatoires, du dénigrement, et d’un acharnement, motivés par la « partisanerie », puisqu’elle est une figure importante du fédéralisme canadien. « Une partie de la société québécoise réfute ce fédéralisme et peut s’appuyer sur un réseau extrêmement puissant qui contrôle une grande partie des médias. »

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