Le progressiste-conservateur Dennis King va former un gouvernement minoritaire à l'Île-du-Prince-Édouard. THE CANADIAN PRESS/Andrew Vaughan

Île-du-Prince-Édouard : les libéraux cèdent le pouvoir aux conservateurs

Le Parti progressiste-conservateur a remporté une courte victoire aux élections législatives mardi, à l’Île-du-Prince-Édouard, avec 12 élus. Les verts, que les sondages donnaient vainqueurs, se sont classés deuxièmes avec huit, et les libéraux qui étaient au pouvoir ont terminé avec six.

Avec ses 5660 kilomètres carrés et ses 142 907 habitants, elle est à la fois la plus petite des provinces du Canada en superficie et de loin la moins populeuse.  Sur le plan politique, la province a toujours été considérée comme un « château fort » libéral. Pendant 26 ans, ses représentants à Ottawa ont été des libéraux jusqu’à l’élection de la conservatrice Gail Shea en 2008.

Au niveau provincial, les Prince-Édouardiens détiennent les taux de participation électorale les plus élevés de toute l’Amérique du Nord. Et le mode de campagne privilégié est le porte-à-porte plutôt que la publicité télévisée. La raison? Tout le monde ou presque se connaît. Ils aiment aussi se doter de gouvernements majoritaires. En revanche, ils n’offrent jamais plus de trois mandats consécutifs au même parti.

Tradition à moitié respectée

Les Prince-Édouardiens ont donc été fidèles à la tradition en refusant un quatrième mandat aux libéraux. Depuis les années 1960, libéraux et conservateurs se sont succédé au pouvoir après un maximum de trois mandats de suite. Mais ils ont dérogé à la tradition mardi en élisant pour la première fois dans l’histoire moderne de l’île un gouvernement minoritaire. Le gouvernement de coalition le plus récent date des années 1870.

Peter Bevan-Baker, le chef du Parti vert, sera le premier chef d’opposition appartenant à une formation écologique au Canada. La Presse canadienne/Andrew Vaughan

Le premier ministre désigné, Dennis King, dont le Parti progressiste-conservateur n’a pas pu décrocher les 14 sièges nécessaires pour former un gouvernement majoritaire, doit trouver un moyen de créer des consensus pour gouverner. En campagne, M. King avait déjà promis une approche plus collaborative en cas de victoire. Il est désormais obligé de tenir cette promesse.

Autre nouveauté et pas des moindres, le Parti vert, dirigé par Peter Bevan-Baker, va former la première opposition officielle pour les verts au Canada. Donné favori dans les sondages, le Parti vert n’a pas réussi son pari de devenir la première formation verte à diriger une province canadienne.

« Mon cœur est plein, mais il est brisé », a déclaré M. Bevan-Baker à ses partisans après l’annonce des résultats. Son discours poignant a rendu hommage à son candidat Josh Underhay, mort tragiquement vendredi dernier dans un accident de canoë avec son jeune fils.

Le premier ministre Justin Trudeau (à droite) perd un bon allié en la personne de Wade MacLauchlan, qui a perdu les élections provinciales de mardi. La Presse canadienne/Sean Kilpatrick

Un vent conservateur sur le Canada

Le Parti libéral, arrivé troisième, était au pouvoir depuis 2007. Son chef, le premier ministre sortant Wade MacLauchlan, qui briguait un quatrième mandat consécutif, a lui-même été battu. « Ce sont des choses qui arrivent en politique, a-t-il déclaré aux journalistes présents. Le vent a tourné. »

Pour la droite canadienne, c’est un gain de plus à l’échelle nationale. Après l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, l’Alberta et dans une certaine mesure le Québec, c’est une formation de droite qui remporte un scrutin provincial. De quoi donner des ailes, au plan national, au Parti conservateur d’Andrew Scheer, qui espère ravir le pouvoir aux libéraux de Justin Trudeau  dans six mois.

(Avec l’AFP, CBC et la PC)

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