Depuis plus d’une quarantaine d’année au Canada, l’ACDI, l’Agence Canadienne de Développement International, est le principal organisme responsable de l’aide au développement. À ce jour, son mandat se définissait de façon bicéphale : D’une part, gérer l’appui du Canada au développement international et les ressources qu’il y consacre de façon efficace et responsable en vue d’obtenir des résultats durables et significatifs et, d’autre part, à s’engager dans l’élaboration de politiques de développement au Canada et sur la scène internationale afin d’aider le Canada à atteindre ses objectifs au chapitre du développement.
Mais!
De fait, il y a un « mais ». Depuis le récent budget du gouvernement conservateur déposé ce printemps par le ministre des Finances, on apprend que le gouvernement veut fait disparaître l’agence en l’intégrant au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.Est-ce la fin de la participation du Canada aux efforts internationaux pour venir en aide aux pays dans le besoin (fin de conflits internes, sous-développement économique). Est-ce la fin d’un interlocuteur crédible entre les organisations civiles de coopération et les instances gouvernementales? Qu’en sera-t-il du patrimoine et du savoir-faire de l’ACDI dans son intégration?
Ainsi, l’aide canadienne étant placée sous l’autorité directe du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, il ne faudra pas s’étonner lorsque le Canada ne répondra plus aux besoins des pays qui subissent de catastrophes naturelles ou climatiques, ou aux populations victimes d’un conflit. Il faudra encore moins se surprendre de voir que les investissements qui devraient servir à réduire les inégalités sociales produisent davantage de pauvreté en favorisant l’expansion de l’industrie minière extractive canadienne.

François Audet est professeur à l’Université du Québec à Montréal et directeur de l’Observatoire canadien sur les crises humanitaires (OCCAH) faisait paraître tout récemment un texte où il s’interrogeait sur l’avenir de l’Agence Canadienne de Développement International au sein du ministères des Affaires étrangères et du Commerce international.
Dans « Le dernier château fort : l’abolition de l’ACDI marque la fin des efforts impartiaux du Canada pour aider les pays dans le besoin » François Audet soulignait entre autres que « Le Canada perd ainsi ce qui lui restait de crédibilité internationale et ses principes d’impartialité, de neutralité et d’humanité, qui sont au cœur de l’action humanitaire contemporaine.
Dur!
François Audet est l’invité au micro de Raymond Desmarteau
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