La supercolle qui permet aux mollusques de s’accrocher aux rochers pourrait rendre les médicaments plus efficaces et moins chers. C’est donc une petite révolution dans la façon dont nous prenons nos médicaments qui se prépare!
Une équipe de chercheurs de l’Université McGill à Montréal s’active actuellement à faire en sorte que cette supercolle puisse être utilisée à cette fin.
Adrien Lachance discute de cette innovation avec Marta Cerruti, directrice du laboratoire de biointerface de l’Université McGill et professeure au département de génie des matériaux à cette université.Écoutez
Libérer les médicaments plus lentement
Les médicaments pris par voie orale perdent de leur efficacité parce qu’ils sont absorbés trop rapidement. En utilisant la protéine des moules, aussi appelée protéine du pied, les médicaments restent plus longtemps attachés à la paroi de l’intestin. Leur absorption est ainsi plus lente, ce qui multiplie leur efficacité.
Les molécules tirées des moules sont intégrées dans un gel. La supercolle contenue dans ce gel va s’attacher à la paroi de l’intestin et se libérer pendant un certain nombre d’heures. Les chercheurs travaillent à maximiser le temps de libération.
La prochaine étape pour les chercheurs sera d’effectuer des tests in vivo, sur des animaux. Lorqu’elle est utilisée sur des parois d’intestins de porc les chercheurs de McGill ont constaté que la supercolle pouvait durer jusqu’à cinq heures. La durée serait sans doute réduite in vivo.
Les possibilités de cette supercolle sont énormes puisqu’elles ne sont pas limitées à l’intestin. En fait toutes les muqueuses du corps pourraient être utilisées. On pense ici aux muqueuses de la bouche. Des patchs placés à l’intérieur des joues permettraient de libérer un médicament qui est aujourd’hui administré par piqûres.
Les diabétiques pourraient par exemple n’avoir qu’à prendre un bonbon contenant cette supercolle, au lieu de se piquer quotidiennement.
Si tout se passe bien, les médicaments contenant cette supercolle pourraient se retrouver sur les tablettes de nos pharmacies d’ici cinq ans.
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