En février 2012, Réjean Moreau s’est classé troisième à ce marathon de l’extrême qu’est le Yukon Arctic Ultra, une course dans l’Arctique appelé « le meilleur et le plus difficile des ultra-marathons d’hiver au monde. » Les parcours, 100, 200 et 300 milles ou, si vous préférez, 160, 480 et près de 700 kilomètres. Lees participants ont le choix : course et marche, vélo de montage ou ski de fond. Mais, il est interdit de changer de « méthode de locomotion » au long du parcours; vous commencez à pied, pas question de prendre un vélo ou des skis de fond à mi-parcours et inversement.
Les conditions de cette course sont extrêmes, les températures pouvant descendre aussi bas que -50°C et qu’il faut courir en autonomie totale.
Réjean Moreau s’était déjà offert le 100 milles et le 300 milles. En février 2013, il y est retourné car il s’était inscrit au parcours de 430 milles (700 km).
Depuis l’âge de vingt ans, Réjean Moreau a participé à plusieurs marathons dont ceux de Montréal, Ottawa, Toronto, New-York. En tout, en une quarantaine d’années de course, il a couru 28 marathons en tout en excluant, bien sûr, toutes les petites courses de cinq, dix, vingt, vingt-et-un kilomètres dans les quartiers et les villages. Par la suite, est venu le besoin de pousser plus loin le défi en participant à des courses de 100 kilomètres. Il y en a eu quatre au 100 km de St-Donat, puis six au 100km de Lévis.
Et, il en a eu assez de « manger du bitume ».
Retour sur le Yukon Arctic Ultra 2012, Réjean Moreau raconte
Mais comment vous raconter les 300 milles (480 km) de 2012. Un événement aussi long, aussi gros, aussi exigeant, tellement hors des sentiers battus qu’on ne sait l’aborder sans laisser au lecteur une impression de surréalisme. Dans les 180 heures qu’a duré la course, toutes mes énergies, toutes mes émotions et tout ce que j’avais comme ressource morale y sont passés et des dizaines de fois. Comment ai-je fait? Je ne sais pas vraiment. Je crois que c’est l’obligation de résultat, face à temps de mois de préparation, face aux promesses à mes enfants, ma conjointe et tous les autres qui espéraient me voir réussir. Une obligation de résultat face aux malades, aux bénévoles et aux employés de la Maison de soins palliatifs Source Bleue pour qui je levais des fonds. Pour ceux et celles qui ont donné. Peut-être aussi un peu parce que j’étais le seul Canadien parmi les dix coureurs inscrits et qu’il soit inconcevable qu’il ne soit pas à l’arrivée. Mettons ça aussi sur le dos de la passion, du goût de réussir et l’espoir que mon soleil soit encore loin du crépuscule.
Réjean Moreau affirme sans ambages qu’un tel parcours n’aurait jamais été possible sans l’appui indéfectible de sa conjointe et de ses cinq enfants (et de ses deux petits-enfants) .

Au portrait d’aujourd’hui à Radio Canada International, Raymond Desmarteau reçoit Réjean Moreau ultra-marathonien au cœur gros comme les aurores boréales. Écoutez
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