Un énorme « 101 » a été dessiné au sol au centre-ville de Montréal mercredi soir.

Un énorme « 101 » a été dessiné au sol au centre-ville de Montréal mercredi soir.
Photo Credit: Radio-Canada

Cri du cœur montréalais pour la protection du français

Pour éviter l’anglicisation de Montréal, il faut modifier une loi déjà très stricte

La loi 101 adoptée il y a plus de 25 ans pour protéger le visage francophone de la ville de Montréal, deuxième ville francophone au monde, n’est plus à la hauteur du défi.

C’est le message lancé mercredi par un rassemblement de personnes qui dénonce l’anglicisation de Montréal. Les organisateurs demandent au gouvernement de lutter davantage pour la protection du français autant au sein de l’État que dans les milieux de travail.

Le Québec français manifeste

La manifestation était organisée par le mouvement Partenaires pour un Québec français, formé entre autres par deux importants syndicats québécois de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et de l’Union des artistes.

La centaine de participants à l’événement de mercredi se sont fait remettre une lampe et ont été invités à se placer sur des pastilles qui formaient un énorme « 101 » sur la grande place des Festivals, à côté de la Place des Arts, en plein coeur donc de la métropole

Un buste en bronze de Camille Laurin, père de la loi
Un buste en bronze de Camille Laurin, père de la loi 101 © Radio-Canada

Un peu d’histoire…

  • La Charte de la langue française (communément appelée la loi 101) est une loi définissant les droits linguistiques de tous les citoyens du Québec et faisant du français la langue officielle de la province québécoise.
  • Proposée par le ministre du développement culturel Dr Camille Laurin, la loi est adoptée à l’Assemblée nationale du Québec le 26 août 1977 par le premier gouvernement du Parti québécois de René Lévesque.
  • La loi 101 déclare le français langue officielle de la législation, de la justice, de l’administration, des organismes parapublics, du travail, du commerce et des affaires et de l’enseignement.
  • La première version de la loi 101 fut l’objet d’une controverse quant à la réglementation de l’affichage commercial, qui imposait alors l’unilinguisme français sur les enseignes extérieures. À la suite d’un jugement de la Cour suprême du Canada, cette réglementation a du être modifiée. Les enseignes peuvent aujourd’hui être en n’importe quelle langue, à condition que le français soit prédominant. Dans la pratique, ceci veut dire que le texte en français doit être sensiblement plus grand que le texte dans une autre langue.
  • La réglementation de l’affichage publicitaire détourne parfois l’attention du public des autres parties tout aussi importantes de la loi, notamment celles qui régissent la langue de l’enseignement. Ces dernières dispositions ont eu un grand impact social en faisant en sorte que la très grande majorité des immigrants, jusqu’alors acculturés dans la langue anglaise, sont aujourd’hui scolarisés en français.

Une loi 14 forte pour corriger les faiblesses de la loi 101

L’une des revendications du regroupement qui manifestait hier au centre-ville de Montréal concerne le projet de loi 14, qui propose de modifier la Charte de la langue française. L’anglicisation de Montréal se poursuivra si cette loi ou une loi similaire n’est pas adoptée, affirme le groupe.

Le président du mouvement, Mario Beaulieu, accuse certains de vouloir favoriser l’adoption d’une version édulcorée du projet de loi 14. Selon lui, les Québécois ne doivent pas se faire influencer par les propos du reste du Canada sur nos politiques linguistiques, estime le président du Mouvement Québec français.

« Il ne se passe pas une journée sans qu’on se fasse traiter de raciste, souligne-t-il. Pourtant la loi 101 est plus généreuse envers la minorité anglophone que ce qui se fait dans le Canada anglais pour les francophones » – Mario Beaulieu, président du Mouvement Québec français.

Une petite contre-manifestation avait aussi été organisée.
Une petite contre-manifestation avait aussi été organisée. © Radio-Canada

Vive opposition à une nouvelle loi 14

Le projet de loi 14 déposé par le Parti Québécois au mois de décembre dernier a pour objet de «resserrer» la Charte de la langue française. Le projet de loi 14 se bute cependant à l’opposition catégorique du principal parti d’opposition, le Parti libéral , tandis qu’un autre plus petit parti , le CAQ, exige des amendements importants.

Allocution – Projet de loi 14 – 2 mai 2013

Catégories : Politique, Société
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