1994 Ziragobora a environ 7 ans, il vit au Rwanda avec son père et porte un autre nom. En avril de cette année-là, sa vie sera bouleversée à tout jamais. Le génocide, qui fera plus de 800 000 morts en quelques mois, le laissera orphelin et abandonné.
Pendant les mois et les années qui suivront, Ziragobora se retrouvera soit seul sur les routes du pays ou trimballé d’orphelinat en orphelinat.
Handicapé par de graves brûlures aux mains, dont il n’a aucun souvenir, son histoire attirera l’attention d’un casque bleu de passage dans un des camps où il vit. Cette rencontre lui permettra, après plusieurs années de démarches laborieuses, de quitter la tourmente rwandaise.
1999 Ziragobora débarque au Canada, une famille québécoise l’attend. Il s’installe à Lachute et devient Jean Carrière.
2012 Jean Carrière écrit le récit de son incroyable histoire. Raconté à la première personne du singulier, le livre nous plonge dans l’enfer de ses années d’enfance avec moult détails sur son misérable quotidien. Nous pénétrons dans un Rwanda que seul un survivant peu connaître.
Le journal de Ziragobora (136 pages) est publié aux Éditions Amalthée.
ÉcoutezJean Carrière sera au Salon du livre de Montréal, qui se tient cette année du 20 au 25 novembre, au kiosque Hachette Canada.

Extrait du chapitre : Le stade de soccer
Je suis assis contre un arbre, et une dame à côté de moi m’a offert la tige de la racine pour que je la mange. Je prends la tige et je la porte à ma bouche, un peu embarrassé. Nous sommes restés jusqu’à ce que les rayons du soleil se radoucissent un peu, moi, pendant ce temps, je me suis endormi contre le tronc de l’arbre. Lorsque je me suis réveillé, tout le monde était parti et m’avait planté là. J’étais perdu. Un peu plus tard dans l’après-midi, une foule est passée sur une route que je surnomme la route de l’enfer.
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