Le Canada accueille avec scepticisme l’accord temporaire sur le programme nucléaire
Le « groupe des six », ces grandes puissances occidentales viennent d’annoncer avec beaucoup de fanfares dimanche la conclusion d’un accord avec l’Iran sur son programme Iranien.
L’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie sont parvenus à obtenir de la République islamique d’Iran qu’elle réduise l’ampleur de son programme nucléaire. En échange, les sanctions économiques qui lui sont imposées depuis plusieurs années seront allégées.
Le Canada lui refuse pourtant de lever ses sanctions économiques contre l’Iran décrétées plus tôt cette année.
Aide-mémoire…
En mai dernier, le gouvernement canadien a déclenché un embargo commercial quasi total envers l’Iran dans une tentative d’augmenter encore un peu plus le niveau des pressions internationales sur la République islamique d’Iran pour qu’elle renonce à sa course à l’arsenal nucléaire.Ainsi, le gouvernement canadien a gelé les avoirs de 30 Iraniens et de 82 organismes afin qu’ils ne puissent plus effectuer de transactions commerciales avec le Canada. Au total, 78 Iraniens sont visés par ces sanctions ainsi que 508 organismes.

Le Canada est profondément sceptique
Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird a affirmé en conférence de presse dimanche que le Canada allait évaluer l’entente « non seulement en fonction de sa valeur propre, mais aussi, et surtout, en fonction de la possibilité d’en vérifier la mise en œuvre et la condition de se voir accorder un accès sans entrave à toutes les installations nucléaires de l’Iran. D’ici là, le Canada continuera d’imposer des sanctions sévères ».
Le gouvernement canadien avoue candidement qu’il doute de la capacité de l’Iran à honorer ses engagements. De dire le ministre canadien des Affaires étrangères : « Nous croyons que les actions passées sont de bons indicateurs des actions futures. L’Iran a défié le Conseil de sécurité des Nations unies, a défié l’Agence internationale de l’énergie atomique. L’Iran n’a pas acquis le droit au bénéfice du doute ».
Selon lui, c’est l’efficacité des sanctions économique qui a forcé l’Iran à s’ouvrir à la négociation : « C’est pourquoi le Canada maintiendra ses sanctions. »

Le Canada est contre une politique de « l’apaisement » envers l’Iran
Plus tôt cet automne, faisant référence au ton conciliant adopté par le nouveau président iranien Hassan Rohani, le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, avait affirmé que la communauté internationale devait maintenir des sanctions sévères envers l’Iran, afin que ce pays « change de direction en matière nucléaire : « Des mots aimables, un sourire et une offensive de charme ne peuvent pas remplacer des mesures concrètes »
Un peu d’histoire récente…
- Le Canada a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran il y a un an l’an dernier. En fermant l’ambassade canadienne en Iran Ottawa a aussi parallèlement expulsé du Canada les diplomates iraniens.
- Plusieurs y ont vu un geste de solidarité envers Israël qui entretient elle-même des relations tendues avec l’Iran.
- L’actuel gouvernement canadien reproche au régime iranien de fournir une aide militaire croissante au régime Al-Assad en Syrie et affirme que l’Iran compte parmi les pires violateurs des droits de la personne dans le monde. Le Canada reproche aussi à l’Iran d’abriter des groupes terroristes auxquels il fournirait une aide matérielle.
Canada-Iran : relations diplomatiques rompues

Tour du monde des réactions
- Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dénonce l’entente avec l’Iran, qu’il décrit comme une erreur historique.
- Le président israélien, Shimon Peres, affirme que l’accord devra être jugé sur les résultats et non sur les mots.
- M. Obama a parlé par téléphone à M. Nétanyahou pour le rassurer en lui expliquant qu’il souhaitait tenir des consultations avec Israël au sujet du dossier nucléaire iranien.
- Dans le Golfe Persique, seuls les Émirats arabes unis ont réagi à l’annonce dimanche en disant espérer que l’entente favorise la « stabilité de la région ».
- L’Arabie saoudite et les autres monarchies pétrolières n’ont toutefois pas émis d’opinion officielle, un silence que les analystes de la région considèrent comme lourd de sens.

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