Des Centrafricains, près de l'aéroport de Bangui, réclament le départ du président Michel Djotodia et rendent hommage aux deux soldats français morts dans l'intervention militaire menée par Paris
Photo Credit: AFP PHOTO / FRED DUFOUR

La République centrafricaine en proie aux violences interconfessionnelles

Après le vote jeudi dernier d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, la France a déployé 1600 militaires, en appui à une force africaine d’intervention, actuellement de quelque 3000 soldats, pour ramener le calme en République centrafricaine.

Cédric Jourde est professeur agrégé à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa. Il explique à Adrien Lachance ce qui se cache derrière la crise actuelle, la dernière d’une longue série.

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La situation mercredi

La tension est subitement retombée mercredi à Bangui après des journées explosives marquées par des pillages, des lynchages et des appels à la haine entre chrétiens et musulmans. Les soldats de l’opération française Sangaris ont poursuivi méthodiquement le périlleux désarmement des groupes armés.

La Centrafrique se trouvait face à un « vrai risque de guerre civile » qui n’a « peut-être » pas encore été écarté, a déclaré mercredi le ministre français délégué au Développement Pascal Canfin. Il a aussi dénoncé « l’instrumentalisation » des affrontements entre communautés religieuses. Il a ajouté:

«C’est une situation complexe entre des communautés, des affrontements que certains voudraient voir dégénérer en affrontements religieux, les chrétiens contre les musulmans, alors que depuis des décennies, il y a en Centrafrique des chrétiens et des musulmans qui cohabitent. Tout cela est largement instrumentalisé».

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Des familles centrafricaines trouvent refuge près de la cathédrale Saint-Paul, dans la capitale Bangui, le 7 décembre © AFP PHOTO/ SIA KAMBOU

Mise en garde d’Ottawa

Dans un avis publié le 6 décembre dernier, le ministère canadien des Affaires étrangères demande aux Canadiens d’éviter tout voyage en République centrafricaine. On rappelle aux éventuels voyageurs qu’il n’y a pas de bureau du gouvernement du Canada en République centrafricaine. Et qu’en conséquence la capacité du gouvernement du Canada à offrir de l’aide consulaire ou à aider les voyageurs à quitter le pays est donc extrêmement limitée.

 

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