L’Assemblée nationale du Québec ne votera pas l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe sans une entente avec Ottawa sur l’aide aux producteurs de fromage québécois. La première ministre québécoise, Pauline Marois, l’a clairement dit lundi à Bruxelles, lors de la troisième étape de sa tournée économique en Europe, après Paris et Monaco.
Elle a expliqué qu’elle s’était engagée à présenter l’accord devant l’Assemblée nationale une fois qu’Ottawa aura eu une entente avec les producteurs de fromage pour une compensation. La première ministre a toutefois pris la peine de préciser que cette situation ne remettrait pas l’accord en cause.
Pauline Marois consacre sa journée bruxelloise à l’accord de libre-échange UE-Canada, conclu cet automne. Elle en a longuement discuté notamment avec le commissaire européen au marché intérieur, le Français Michel Barnier, qui prévoit maintenant que l’accord sera mis en oeuvre d’ici 18 à 24 mois.
Inquiétude des producteurs québécois
Faute de texte publié, la plupart des détails de l’accord restent encore inconnus, mais la première ministre assure qu’il n’y a pas beaucoup d’inquiétudes à avoir. «Nous ne voyons plutôt que des avantages», a-t-elle dit à l’issue de son entretien avec Michel Barnier, au cours duquel le dossier du fromage, «qui cause quelques ennuis», a été abordé.
Les petits producteurs de fromage québécois pensent qu’il y a de quoi s’inquiéter: l’Union des producteurs agricoles (UPA) estime que la concurrence européenne leur fera perdre chaque année près d’un demi-milliard de dollars.
Le gouvernement conservateur de Stephen Harper, au pouvoir à Ottawa, la capitale fédérale, s’est engagé à compenser le manque à gagner, mais le montant de l’aide reste à négocier.
(avec La Presse Canadienne)
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