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Le Canada intensifie sa chasse aux travailleurs étrangers et aux employeurs malhonnêtes

Une réforme qui se préparait depuis plus de 6 mois

Cédant à l’opinion publique qui est devenue en 2013 plus réfractaire à certains aspects du programme canadien des travailleurs étrangers temporaires, le gouvernement fédéral resserre ses règles.

Les craintes des Canadiens de voir leurs emplois volés par des travailleurs étrangers ont été confirmées durant la dernière année à la suite de certaines révélations fracassantes le printemps dernier dans les journaux.

Des abus importants à la grandeur du Canada

Une importante banque canadienne, Banque Royale du Canada, avait notamment licencié d’une main une trentaine de ses travailleurs canadiens, invoquant un ralentissement économique, et elle avait de l’autre procédé à l’embauche de travailleurs asiatiques grâce à des permis de travail temporaire.

Certains des travailleurs canadiens licenciés avaient même été forcés de former quelques-unes des nouvelles recrues étrangères.

Dans une autre histoire à scandale en 2013, la compagnie minière A.B.C. s’est également retrouvée dans l’eau chaude pour avoir engagé plus de 200 travailleurs chinois après avoir publié une annonce uniquement en mandarin qui n’a bien sûr pas attiré de candidats canadiens.

La tour de la Banque Royale à Toronto. Des employés canadiens mis à pied par la Banque Royale avaient dû former leurs remplaçants étrangers embauchés grâce à des permis de travail temporaires.
La tour de la Banque Royale à Toronto. Des employés canadiens mis à pied par la Banque Royale avaient dû former leurs remplaçants étrangers embauchés grâce à des permis de travail temporaires. © PC/Chris Young

La chasse aux employeurs fautifs est lancée

Le ministre de l’Emploi et du Développement social Jason Kenney vient de dévoiler mardi donc de nouvelles règles fédérales qui vont donner notamment plus de pouvoirs aux autorités gouvernementales pour inspecter les activités des employeurs.

Les règles donnent au gouvernement le pouvoir d’interroger les travailleurs étrangers sur leurs conditions de travail et d’exiger de l’employeur de la documentation prouvant qu’il se plie aux règles du Programme des travailleurs étrangers temporaires.

Les autorités peuvent mener leur enquête sur une période de six ans à partir de la date d’embauche d’un employé étranger.

Selon le ministre Jason Kenny, les permis de travail seront révoqués si un employeur s'avère avoir fourni de fausses informations qui « a ou aura un impact négatif significatif sur le marché du travail au Canada », stipule la règle.
Selon le ministre Jason Kenny, les permis de travail seront révoqués si un employeur s’avère avoir fourni de fausses informations qui « a ou aura un impact négatif significatif sur le marché du travail au Canada », stipule la règle. © PC/FRED CHARTRAND

Une réforme qui ne s’attaque qu’au sommet de l’Iceberg

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante estime que la réforme annoncée est dans les faits la pire décision du gouvernement canadien de Stephen Harper depuis son arrivée au pouvoir en 2006.

Selon le président Daniel Kelly, le gouvernement cible avec ces nouvelles règles les grosses corporations qui abusent du programme, alors que les petites entreprises se font prendre au piège avec de nouveaux frais.

« Nous avons des dizaines de milliers de membres partout au Canada qui peinent à trouver des employés, particulièrement dans les communautés rurales où il y a peu de jeunes, et leur accès au programme fédéral se retrouve sévèrement limité à cause des abus des corporations délinquantes », a-t-il fait valoir.

Le saviez-vous?

  • Le nombre de travailleurs étrangers temporaires au Canada qui travaillent dans l’industrie touristique et l’agriculture notamment est passé de 186 753 en 2001, à environ 446 847 en 2011.
  • Le nombre de plaintes concernant des Canadiens qui essuient un refus d’emploi parce que l’employeur préfère la main-d’oeuvre étrangère est en constante augmentation.

Reportage télé de Radio-Canada du mois de mai 2013. 

Le scandale entourant le programme canadien des travailleurs étrangers temporaires.

La ministre des Ressources humaines, Diane Finley, savait il y a un an que des travailleurs étrangers occupaient des emplois que des Canadiens au chômage auraient pu exercer.

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Catégories : Économie, Immigration et Réfugiés, Politique, Société
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