Les propos d’un Montréalais de 58 ans sur Facebook déclenche une intervention policiere.
L’homme dont l’identité exacte n’est pas encore connue des journalistes a été arrêté en début de soirée mercredi.
Il comparaîtra jeudi au palais de justice de Montréal, où il sera accusé d’avoir proféré des menaces.
Les policiers soutiennent que par ses propos sur Facebook il a proféré des menaces contre l’Assemblée nationale du Québec qui a tient depuis quelques jours des audiences en commission parlementaire où les citoyens et des groupes sont invités à se prononcer sur le très controversé projet de charte québécoise des valeurs qui divise les Québécois.
Aide-mémoire
Les audiences publiques sur le projet de charte des valeurs
- Plus de 270 personnes ou groupes ont commencé à donner depuis mardi de cette semaine leurs opinions sur le projet de loi 60 qui vise à instituer une charte des valeurs consacrant la neutralité religieuse de l’état québécois.
- Après quelques modifications au contenu, le projet de loi a finalement été déposé le 7 novembre sous un nouveau nom, la « Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l’État ainsi que d’égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d’accommodements ».

Ce que le suspect a écrit sur Facebook
Le suspect, qui a été mis en prison à la suite de son interrogatoire, a évoqué l’idée sur le réseau social Facebook que quelqu’un utilise un fusil d’assaut AK-47 au Parlement québécois pour mettre un terme à tout le débat sur la charte.
« Je vois un AK-47 marcher dans l’Assemblée nationale encore et cette question sera chose du passé!! », a-t-il écrit sur Facebook.
Le service de police provinciale du Québec (SQ) souligne que proférer des menaces, peu importe l’intention, et même sur Internet, constitue un acte criminel qui est pris au sérieux et précise que « tout propos haineux ou menaçant » sera retrouvé et fera l’objet d’une enquête.
Alerte donnée par un internaute francophone sur Facebook
Le montréalais de 58 ans a fait son commentaire menaçant sur la page d’un groupe Facebook privé intitulé « Quebec Anglophone Community – Communauté anglophone du Québec ».
Or, Claude J. Roy, un membre francophone de ce groupe, a réagi immédiatement en voyant le commentaire : « J’ai fait la capture d’écran pour faire circuler et garder une preuve (et) je lui ai dit que ça allait être déclaré. Il comptait avertir la SQ, mais il n’a finalement pas eu besoin de le faire, car les policiers étaient déjà informés.
Claude J. Roy affirme surveiller la publication de commentaires haineux sur les réseaux sociaux depuis qu’il a été témoin d’une fusillade meurtrière à Montréal à une assemblée à laquelle assistait la toute nouvelle première ministre du Québec le soir des élections provinciales en septembre 2012.
Selon lui, le créateur du groupe en question modère généralement les commentaires, mais pas toujours. « Cette page-là, je la surveille depuis plusieurs semaines. J’y voyais monter le radicalisme ».
Du déjà vu 30 ans plus tôt?
Dans son commentaire, le suspect montréalais fait aussi une référence directe à l’attentat commis par un tireur fou nommé Denis Lortie en 1984.
Celui-ci était entré en pleine chambre de l’Assemblée nationale avec une mitraillette à l’épaule au matin du 8 mai 1984. Le militaire avait l’objectif d’assassiner René Lévesque, qui était alors premier ministre de la province du Québec. L’attaque a fait trois morts et 13 blessés avant qu’un sergent puisse convaincre Denis Lortie de déposer son arme.
Denis Lortie « fusillade au Parlement de Québec » – Radio-Canada
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