Le prix du bœuf est déjà en hausse parfois d’un dollar le kilo depuis quelques jours
Les consommateurs devraient payer leur viande 5 % plus cher en 2014 que l’an dernier. Cette hausse est due à une série de problèmes dans le réseau de production du boeuf qui touchent tout le continent nord-américain et qui ne sont pas près de se résorber. Selon certains analystes économiques, la hausse des prix pourrait ainsi se poursuivre au cours des prochaines années jusqu’à atteindre 20 %.
Les premiers producteurs de viande de bœuf en Amérique du Nord sont les États-Unis, dominés par les multinationales Cargill et JBS. Et ce sont donc ces géants de l’industrie qui déterminent les prix qui seront affichés dans l’est du Canada. L’ouest du Canada, qui produit beaucoup plus de viande de boeuf que l’est du pays, est moins directement affecté par une hausse des prix aux États-Unis.
Le saviez-vous?
- Au Canada, les consommateurs canadiens allouent autour de 10 % de leur facture d’épicerie à l’achat de différents produits du boeuf.
- Selon Statistique Canada les Canadiens dépensent près de 11 % de leurs revenus pour se nourrir.
À quoi est due la récente hausse des prix de 5 % depuis un an
C’est le jeu de l’offre et de la demande qui est aujourd’hui le principal facteur d’augmentation des prix.
Les producteurs de boeuf en Amérique du Nord ont connu plusieurs années difficiles en raison d’une série de facteurs et certains d’entre eux ont choisi de se retirer de l’élevage ce qui provoque aujourd’hui une diminution des approvisionnements.
L’un des facteurs qui est en partie à l’origine de l’augmentation des prix est la grande sécheresse qu’a connue l’ouest des États-Unis en 2012 et qui a temporairement fait bondir le prix du maïs en raison de sa plus grande rareté. Devant cette montée des prix, produire de la viande est devenue non-rentable pour un certain nombre d’agriculteurs américains.
Initialement, beaucoup de consommateurs ont eu droit à des baisses de prix pour leur viande, car on a procédé à l’abatage d’un surplus de boeuf dont les producteurs voulaient se départir.
L’abandon de production en 2012 est lié à la montée des prix en ce moment
Les prix du mais se sont « essoufflé » depuis 2012. Mais il y a au niveau continental toujours moins de viande disponible pour la consommation aujourd’hui, car élever un bouvillon pour sa viande peut prendre une vingtaine de mois.
Les conditions hivernales difficiles en ce début d’année 2014 entraînent une autre série de difficultés temporaires. Selon l’économiste de la Fédération des producteurs de bovins du Québec, Ann Fornasier, les animaux d’élevage doivent manger davantage pour contrer les pertes de chaleur, donc ils produisent moins de viande et ils arrivent à maturité plus tard.

La consommation de boeuf est en déclin au Canada
Un autre facteur de stress pour les producteurs est dû au fait que plusieurs ne peuvent plus réaliser les économies d’échelles auxquelles ils pouvaient se fier dans le passé puisque les Canadiens consomment moins de boeuf d’année en année. Le déclin est très rapide dans certains marchés.
La quantité de viande de bœuf consommée par personne a baissé de 39 kg en 2008, à seulement 20 en 2010. Cette baisse dramatique s’expliquerait en partie par une population vieillissante craintive des effets de la consommation de viande rouge sur leur santé.
Aide-mémoire…
Les problèmes récents de contamination de la viande
- L’image du boeuf auprès des consommateurs canadiens a été ternie il y a un an et demi lorsque 18 personnes dans les provinces du Québec, de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et de Terre-Neuve-et-Labrador sont tombées malades après avoir consommé du boeuf provenant d’une usine du sud de l’Alberta qui appartenait à l’époque à XL Foods.
- Ce boeuf contaminé a donné lieu au plus important rappel de viande de l’histoire du Canada.

Mise au point
Certains détails de cet article prêtaient à confusion et ont été corrigés suite à une révision par l’ombudsman de Radio-Canada d’une plainte qui relevait des inexactitudes.
Nous présentons nos excuses à nos lecteurs.
Liens externes
Le prix du bœuf atteint (enfin) des sommets! – La Terre de chez nous
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