Les règles américaines sur l'étiquetage de la viande en fonction du pays d'origine, mises sur pied en 2002 et entrées en vigueur depuis 2008, seraient responsables d'une réduction de moitié des exportations canadiennes de viande chez nos voisins du Sud.

Les règles américaines sur l'étiquetage de la viande en fonction du pays d'origine, mises sur pied en 2002 et entrées en vigueur depuis 2008, seraient responsables d'une réduction de moitié des exportations canadiennes de viande chez nos voisins du Sud.
Photo Credit: CBC

Le Canada veut que le Mexique tranche en sa faveur contre les États-Unis dans l’étiquetage des viandes

Les normes américaines coûteraient des centaines de millions à l’industrie canadienne.

Le ministre canadien de l’Agriculture, Gerry Ritz, exerce des pressions sur son homologue mexicain pour qu’il riposte lui aussi aux normes d’étiquetage des viandes imposées par les États-Unis et en vigueur depuis 6 ans.

Le Canada s’oppose à ce système d’étiquetage, en invoquant la question du coût et de l’ampleur des démarches administratives. Le Canada affirme aussi que le nouveau système mis en place est dans les faits l’équivalent d’une barrière tarifaire puisque les ventes de viandes canadiennes aux États-Unis ont chuté de 50 % depuis 2008.

Le saviez-vous?

  • En vertu de la réglementation américaine, le gouvernement américain exige que les vendeurs de viande indiquent explicitement l’origine du boeuf, du porc et du poulet vendu dans les magasins américains. Par exemple : « né, élevé et abattu aux États-Unis » ou « né au Canada, élevé et abattu aux États-Unis ».
  • Les nouvelles mesures sont populaires aux États-Unis où elles sont appuyées par plusieurs groupes de consommateurs ainsi que par des regroupements de producteurs.
  • Le Conseil canadien du porc estime que les nouvelles règles ont déjà coûté environ 1 milliard de dollars au Canada par année en exportations de boeuf et de porc.
Le ministre fédéral de l'Agriculture, Gerry Ritz
Le ministre fédéral de l’Agriculture, Gerry Ritz © CBC

Le Canada ne « se laissera pas faire dans ce dossier » affirme le ministre

Une guerre commerciale semble donc se profiler à l’horizon entre le Canada et les États-Unis, alors que le gouvernement conservateur canadien de Stephen Harper menace d’adopter des « mesures de représailles » dans le cadre de son différend avec Washington sur les normes d’étiquetage des viandes.

Le ministre Gerry Ritz a rencontré cette semaine le secrétaire mexicain à l’Agriculture, Enrique Martinez, ainsi que son homologue américain, Tom Vilsack, à Mexico. Il affirme avoir déclaré à M. Vilsack que le Canada se préparait à lancer ses propres mesures de représailles une fois qu’il y serait autorisé par un éventuel jugement de l’Organisation mondiale du commerce.

Les éleveurs de bétail canadiens étaient en Cour d’appel américaine, lundi, pour contester les normes fédérales d’étiquetage qui auraient fortement nui à leurs exportations aux États-Unis.

Tentative de règlement

Le gouvernement américain a adopté en février de l’an dernier une série de modifications à sa nouvelle politique d’étiquetage en vigueur et imposé au Canada en 2008 afin de tenir compte enfin ce la série de préoccupations canadiennes.

Selon Washington, ces modifications au régime de normes sur « l’étiquetage du pays d’origine » doivent en principe permettre d’effectuer un suivi plus fin de l’origine des viandes de boeuf et du porc notamment jusqu’aux réseaux de transformation et finalement de distribution.

Le Canada n’est toutefois pas convaincu que ces modifications aux règles témoignent d’une volonté sérieuse, de la part des Américains, de régler la dispute entre les deux pays.

Aide-mémoire…

  • En 2012, les États-Unis ont du fermer leurs portes temporairement aux exportations canadiennes de boeuf en raison d’un cas de contamination extrême dans une usine d’abatage de l’ouest du Canada
  • Un comité d’experts, mandaté par le gouvernement Canadien pour enquêter sur cette viande de bœuf contaminée par la bactérie E. coli, a blâmé tout autant l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) que la compagnie XL Foods, qui a produit la viande.
  • Selon les experts, cette contamination, qui a rendu malade au moins 18 personnes et provoqué le plus grand rappel de viande de bœuf de l’histoire canadienne, aurait facilement pu être évitée, n’eût été la négligence de ces deux intervenants.
    Usine XL Foods en Alberta.
    Usine XL Foods en Alberta. © CBC

Liens externes

Étiquetage des viandes : le Canada veut rallier le Mexique contre les États-Unis – Radio-Canada

Non, on ne peut pas faire confiance à l’Agence d’inspection des aliments – Huffington Post

Production porcine canadienne – Canada Porc International

Tout ce qu’il y a à savoir sur l’industrie de la viande rouge au Canada – Gouvernement du Canada 

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