TransCanada hausse le ton en attente d’une approbation pour son projet Keystone XL.
Le président de TransCanada, Russ Girling, se rend cette semaine à New York et Washington afin de signifier très clairement aux politiciens et aux médias américains que sa compagnie est sur le point de régler les détails financiers et techniques d’un plan B pour acheminer le pétrole de l’Ouest canadien vers le sud des États-Unis.
Selon Russ Girling, le transport du pétrole par train sera plus cher et moins respectueux pour l’environnement, mais il fera l’affaire en attendant une réponse du président Barack Obama sur l’oléoduc.
Aide-mémoire…
L’oléoduc Keystone XL doit transporter du pétrole brut de l’Alberta jusqu’au Texas et fait face à une opposition virulente de la part d’écologistes. Il est toujours à l’étude au département d’État américain.
Le Keystone Pipeline est un oléoduc de 2 700 km de long proposé par la compagnie TransCanada dès 2008 pour le transport d’hydrocarbures synthétiques et de bitume dilué depuis la région des sables bitumineux de l’Athabasca, dans le nord-est de l’Alberta, vers plusieurs destinations aux États-Unis, dont des raffineries en Illinois et à Cushing en Oklahoma. Le coût en est évalué à 7 milliards de dollars.
La décision sur Keystone incombera ultimement au président Barack Obama, qui a dit qu’il approuverait le projet seulement s’il ne fait pas croître significativement les émissions de gaz à effet de serre.
Le transport par train pour contourner les retards qui n’en finissent plus
Frustrée par près de deux années de retards, de délais du à des enquêtes réglementaires et devant l’inertie de l’administration Obama dans le projet de la construction de l’oléoduc Keystone XL, la compagnie TransCanada, envoie donc un message à Washington : elle a perdu patience.
Bien que la compagnie ne sache pas encore quelle quantité de pétrole pourra ainsi être transportée, un premier objectif est de pouvoir expédier au moins la moitié de la production soit 830 000 barils par jour.
Presque près à passer de la menace à l’exécution
En entrevue avec La Presse Canadienne, M. Girling a affirmé : « Tant que nos clients seront là, TransCanada sera là. […] Nous avons besoin d’un pont entre maintenant et le moment où nous pourrons construire l’oléoduc », a-t-il expliqué.
Le patron de TransCanada affirme que cette décision d’utiliser le train a été faite lorsque le président Barack Obama a annoncé, juste avant le week-end pascal, qu’il retardait indéfiniment l’annonce d’une réponse attendue depuis longtemps chez TransCanada, c’est-à-dire l’approbation ou le refus des États-Unis d’aller de l’avant avec le projet.
TransCanada possède déjà des installations ferroviaires d’entreposage du pétrole en Alberta et en Oklahoma, et elle pourrait en construire d’autres à Steele City, au Nebraska, a expliqué M. Girling. Cela représenterait un investissement peu coûteux pour charger ou décharger le pétrole, qui serait ensuite expédié par train jusqu’à la partie sud déjà existante de l’oléoduc Keystone XL.
Le saviez-vous?
Selon l’Office national de l’énergie au Canada, les exportations de pétrole par train ont été multipliées par neuf au cours des deux dernières années.
Il y avait 16 000 barils circulants sur nos rails chaque jour en 2012 et à la fin de 2013 ce total avait atteint 147 000 barils de pétrole par jours.
Ces données n’ont rien pour rassurer beaucoup de Canadiens qui gardent en mémoire le déraillement d’un train chargé de pétrole en juillet dernier et qui avait causé la mort de 47 personnes dans la petite ville de Lac Mégantic. Survenu le 6 juillet 2013, le déraillement du train de la Montreal, Maine and Atlantic dans le centre-ville de Lac-Mégantic a causé la mort de 47 personnes. PC/Paul Chiasson
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