Joe George, survivant du système des écoles résidentielles prend dans ses bras l'aînée Marie George lors d'uns session de la Commission Vérité et Réconciliation.

Joe George, survivant du système des écoles résidentielles prend dans ses bras l'aînée Marie George lors d'uns session de la Commission Vérité et Réconciliation.
Photo Credit: PC / Darryl Dyck

Écoles résidentielles pour Amérindiens: le statut des documents en danger

Le directeur du service des archives du dossier des écoles résidentielles amérindiennes affirme que les voix des 40 000 survivants seront à jamais silencieuses si un juge ordonne la destruction de leurs témoignages.

Ry Moran, directeur du Centre national de Recherche de la Commission Vérité et Réconciliation au Manitoba explique que des milliers de survivants de ces écoles où l’objectif non avoué mais bien vrai de « desindienniser les Indiens » ont raconté leurs histoires dans le cadre du processus compensatoire.

 Classe de garçons vers 1945 à l'école St. Anne's Indian Residential School de Fort Albany en Ontario.
Classe de garçons vers 1945 à l’école St. Anne’s Indian Residential School de Fort Albany en Ontario. © Edmund Metatawabin/Algoma University

Le directeur du secrétariat qui coordonne les réclamations de compensations dit de son côté que les ces témoignages de nature privée devraient être détruits de sorte qu’ils ne soient jamais rendus publics.

Dan Shapiro, l’arbitre en chef du Processus d’évaluation indépendant au ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord Canada, déclare dans un communiqué de presse : « Des promesses de confidentialité ont été faites à ceux qui réclament compensation. Elles doivent être tenues.»

« La seule façon de bien s’assurer de respecter cette confidentialité tout en s’assurant de ne pas entacher la dignité de ceux et celles qui ont participé au processus c’est de détruire tous les dossiers du processus d’évaluation indépendant à la fin du processus de compensation. »

Terri Brown est amérindienne qui a connu les écoles résidentielles. Elle est aujourd’hui conseillère auprès de la Commission Vérité et Réconciliation.

Selon elle, « Ce n’est pas bien de détruire tous ces dossiers. Je sais par contre qu’il ne s’agit pas d’une décision arbitraire. Ces témoignages représentent en vrai ce qui nous est arrivé dans ce pays. Ça fait partie de l’histoire du pays. Une fois détruits, c’est terminé. »

L’avocat Steven Cooper a représenté plusieurs survivants des écoles résidentielles pour amérindiens. Il s’inquiète des effets nocifs possibles sur les survivants de ces écoles si les dossiers sont détruits.

« Au mieux, c’est malhonnête, au pire c’est injurieux. Pour nombre des gens que je connais, cela rouvrira de vieilles blessures et ravivera de vieilles craintes. »

Les parties devront présenter leurs arguments devant un juge de la Cour provinciale de l’Ontario le mois prochain.

Ry Moran, directeur du Centre national de Recherche de la Commission Vérité et Réconciliation au Manitoba souligne que la commission a en main de nombreux documents provenant autant du gouvernement que de paroisses mais que l’histoire orale des Premières Nations est essentielle.

Il ajoute enfin que tous les dossiers seront préservés au Centre national de recherche et qu’ils seront traités avec le plus grand respect. Aucun survivant de ces écoles résidentielles pour amérindiens ne sera identifié sans son consentement.

Catégories : Autochtones, Santé, Société
Mots-clés : , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.