CBC/Radio-Canada

CBC/Radio-Canada
Photo Credit: Radio-Canada

CBC/Radio-Canada: Horizon 2020, moins de télévision, moins d’employés

Notre diffuseur national CBC/Radio-Canada espère pourvoir augmenter de façon notable sa portée sur plateformes numériques tout en étant confrontée à un sérieux manque à gagner d’une part en raison des compressions budgétaires imposées par le gouvernement fédéral et, d’autre part, par une chute marquée des revenus publicitaires.

Donc, notre diffuseur national réduira sa production d’émissions générales, essentiellement télévisuelles.

Selon le nouveau plan stratégique présenté ce jeudi au pays, le président de CBC/Radio-Canada, Hubert T. Lacroix, affirme que :

On ne parle pas de sacrifice, on parle de renouveler la grille de la télévision de Radio-Canada. Ça fait plusieurs années que certaines émissions sont à notre grille, il faut les renouveler. Il faut suivre les habitudes de consommation des Canadiens. De plus en plus, ils consomment les médias sur la mobilité, le numérique, sur l’appareil de leur choix, dans leur poche.

 Hubert T. Lacroix, président de CBC/Radio-Canada
Hubert T. Lacroix, président de CBC/Radio-Canada © Radio-Canada

Hubert T. Lacroix souhaite que ce changement de cap, que cette transformation en profondeur, soit la solution pour freiner et, espère-t-il, mettre un terme à l’hémorragie qui frappe la société d’État. En avril, CBC/Radio-Canada avait annoncé des compressions budgétaires de 130 millions de dollars et la disparition à terme de 657 emplois à temps plein au cours des deux prochaines années.

En fait, pour nombre d’employés de la société d’état, les coupures font partie du quotidien de la maison. Rappelons que dans la première vague de la plus récente tempête, celle de 2012, Radio Canada International a vu son budget amputé de 80%, passant de 12,3 millions de dollars par an à 2,3 millions de dollars. Toute diffusion, satellite et ondes courtes, a été éliminée pour se concentrer sur une offre web (rcinet.ca). Ces 85% de moins à RCI, tant en dollars qu’en personnel, s’inscrivaient dans les 10% de coupures exigées par le gouvernement fédéral au diffuseur public, coupures à être étalées sur trois années.

Ces dernières années nous avons dû ajuster trop souvent la taille du diffuseur public. Cela ne peut plus continuer.

Des centaines d’emplois disparaîtront

Il reste que la haute direction du diffuseur public, Hubert T. Lacroix en tête, reconnaît qu’il y aura  de  1 000 à 1 500 employés de moins d’ici 5 ans, parce que les personnes qui partent à la retraite ne seront pas remplacées.

Cette diminution s’ajoute aux compressions déjà annoncées en avril. Ça signifie que Radio-Canada perdra 25 % de sa main-d’œuvre actuelle d’ici 2020.

  La dernière fois que Radio-Canada a reçu une augmentation de son budget, c’était en 1973.

Et la défense du diffuseur public?

Si les Canadiens jugent approprié de défendre Radio-Canada, c’est à eux aussi à faire leur part, parce que Radio-Canada appartient à tous les Canadiens.

Louis Lalande, vice-président principal des Services français de CBC/Radio-Canada

Le président de la société d’État a rappelé au passage que les problèmes de financement à Radio-Canada ne sont pas d’hier. La dernière fois que le budget de Radio-Canada a été augmenté par le gouvernement fédéral remonte à 1973, a précisé M. Lacroix.

Réduire de moitié les espaces de bureaux

Au cours de l’exercice à venir et en projection vers 2020, CBC/Radio-Canada entend réduire de moitié les espaces de bureaux de la société partout au Canada. En anglais devant le personnel réuni en studio à Montréal, à Toronto et en conférence web sur le réseau de communication interne, le président a dit que la priorité c’est le contenu. «Nous ne devons pas avoir à nous soucier du toit qui coule (Our main goal is content. We should not have to worry about a roof that leaks).»

Idem en français, Hubert. T. Lacroix a déclaré:

Toutes nos ressources, il faut les investir en contenu. On ne peut plus supporter les infrastructures de production, nos édifices. Il faut réduire de moitié le nombre de pieds carrés qu’on a au Canada. Comme on a fait à Halifax, Rimouski, Matane et Saskatoon, où on a regroupé les gens dans des espaces plus petits, efficaces et modernes.

Faits saillants de l’annonce

  • L’offre télévisuelle de base de début de soirée sera réduite et assortie d’ajouts régionaux, de manchettes plus fréquentes et de nouvelles de dernière heure pour créer une expérience de type « mobile »;
  • La production d’émissions à l’interne sera réduite de manière significative dans toute l’organisation, à l’exclusion de l’information, des affaires publiques et de la radio;
  • Le journalisme sportif sera offert davantage sur le web et les plateformes mobiles;
  • Une réserve de 25 à 30 millions de dollars sera créée, soit 5 % des revenus commerciaux, pour aider à gérer le risque financier et investir dans la transition vers le mobile et le numérique.

 

Catégories : Arts et divertissements, Internet, sciences et technologies
Mots-clés : , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.