Les bancs pouvaient servir d’abris de fortune aux itinérants.

Les bancs pouvaient servir d’abris de fortune aux itinérants.
Photo Credit: (Spring Advertising)

Des bancs pour les sans-abris à Vancouver projettent une ombre internationale

Raincity Housing, un organisme sans but lucratif de Vancouver, a mis au point des bancs pour sans-abris qui recelaient des messages pour le grand public, et ce pour le temps d’une campagne visant à rehausser la sensibilité des citoyens aux problèmes des sans-abris dans l’une des villes qui est fréquemment désignée comme l’une où il fait le mieux vivre au monde.

Ces bancs ne sont plus en place, mais leur impact et réputation continue de grandir à l’internationale selon le directeur des communications de Raincity Housing, Bill Briscall.

Raincity Housing tente de procurer de l’hébergement aux personnes aux prises avec des maladies mentales, des problèmes de dépendance aux drogues et à l’alcool, de même que différents défis dans leur vie quotidienne.

Aide-mémoire…

  • L’Agence de publicité vancouvéroise Spring Advertising avait conçu une campagne publicitaire pour l’association Raincity Housing dans laquelle sept bancs d’arrêt d’autobus de Vancouver et de Burnaby avaient été modifiés.
  • Les bancs avaient été transformés en un abri de fortune doté d’un toit et affichant les coordonnées de Raincity Housing.
  • Le directeur des communications de Raincity Housing explique que les concepteurs de Spring Advertising avaient déjà élaboré leur idée lorsqu’ils sont entrés en relation avec l’organisme et qu’ils n’ont pas demandé d’argent pour leurs services.
  • Les bancs sont demeurés en place durant deux mois, attirant peu l’attention des résidents de Vancouver et de Burnaby.
Banc faisant partie d'une campagne promotionnelle pour l'organisme sans but lucratif vancouvérois Raincity Housing.
Banc faisant partie d’une campagne promotionnelle pour l’organisme sans but lucratif vancouvérois Raincity Housing. © (Spring Advertising)
Banc faisant partie d'une campagne promotionnelle pour l'organisme sans but lucratif vancouvérois Raincity Housing.
Banc faisant partie d’une campagne promotionnelle pour l’organisme sans but lucratif vancouvérois Raincity Housing. © (Spring Advertising)

On s’en inspire à l’autre bout du monde

Ces bancs pour personnes sans domicile fixe, qui sont presque passés inaperçus quand ils ont été installés en Colombie-Britannique à l’automne 2013, font maintenant la manchette de deux journaux d’Angleterre : The Telegraph et The Independent.

Les articles des journaux mentionnent que ces bancs sont « un antidote aux mesures prises contre les sans-abris à Londres ».

Malgré cette publicité inattendue, l’association n’a pas l’intention de remettre les bancs sur les trottoirs du Grand Vancouver.

« On ne peut pas se le permettre », souligne M. Briscall

« Nous ne voulons pas investir de l’argent dans quelque chose comme ça. Nous préférons mettre de l’argent dans de vrais projets d’hébergement. Nous voulons investir dans quelque chose de plus permanent qu’un banc ».

« C’est vrai qu’à Vancouver c’est l’opposé de ce qui se passe au Royaume-Uni et même à Montréal, mais nous avons encore tellement à faire pour fournir de l’hébergement afin que les personnes ne voient plus les bancs comme une option pour dormir », précise-t-il.

Le saviez-vous?
Montréal est connue elle pour ses « piques anti-itinérantes » vites critiquées, puis retirées

  • À Montréal, à la fin de ce printemps des dispositifs de piques en métal, fraîchement installés et destinés à dissuader les sans-abri de s’installer devant des commerces ou des résidences privées, avaient causé beaucoup de remous.
  • Mais ils ont été promptement retirés après l’intervention vigoureuse du maire de Montréal pour dénoncer lesdites piques.
  • « Ça, c’est inacceptable. C’est inhumain. Et je n’en veux pas dans ma ville », avait déclaré sans ambages le maire Denis Coderre lors d’un point de presse devant un immeuble muni de piques anti-itinérants.
Pics anti-itinérants sur la rue Berri à Montréal.
Pics anti-itinérants sur la rue Berri à Montréal. © Radio-Canada/Louis-André Bertrand

Il y a beaucoup d’itinérants au Canada

Au moins 200 000 Canadiens vivraient l’itinérance chaque année, et jusqu’à 1,3 million de personnes ont vécu l’itinérance au cours des cinq dernières années;

30 000 Canadiens sont sans-abri durant toute nuit donnée. Pour la plupart, l’itinérance est une expérience très courte et unique, mais entre 4 000 et 8 000 personnes sont des sans-abri chroniques (sans-abri à long terme) et entre 6 000 et 22 000 personnes sont des sans-abri épisodiques (vivant des épisodes d’itinérance répétés au cours de leur vie).

L’itinérance coûterait 7,05 milliards de dollars à l’économie canadienne par an.

Hiver ou pas, l'itinérance est un phénomène qui continue de prendre de l'ampleur au Québec. Aujourd'hui, il y aurait plus de 50 000 personnes en situation d'itinérance au Québec, dont 35 000 à Montréal. Même s'ils ne suffisent pas, les moyens pour lutter contre ce phénomène d'exclusion sont déjà nombreux. Depuis quelques mois, une initiative hors du commun est apparue dans ce panorama un peu sombre. Il s'agit en fait d'une caravane philosophique, qui parcoure les rues et parcs du centre-ville de Montréal. Sa mission: combattre l'exclusion par l'accès à la réflexion et à la création.

Liens externes

Les « piques antiitinérantes » critiquées, puis retirées – Radio-Canada

Des bancs pour sans-abris à Vancouver attirent l’attention à l’étranger – Radio-Canada 

Le Rond-point de l’itinérance – Réseau canadien de recherches sur l’itinérance

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