Inondation dans le comté d'Essex au Nouveau-Brunswik en 2014

Inondation dans le comté d'Essex au Nouveau-Brunswik en 2014
Photo Credit: Radio-Canada

Climat: des points de comparaison et de référence carrément désuets

Les points de comparaison pour définir ce qu’est une météo « normale » utilises par tout le monde au Canada, de l’agriculteur qui prévoit l’ensemencement de ses champs au gouvernement qui entend se lancer dans un projet de construction routière, doivent être revus plus fréquemment.

WMOLogoCette affirmation est au coeur d’un rapport rendu public hier par l’Organisation météorologique mondiale, un organisme des Nations unies. L’OMM fait ici écho aux changements climatiques qui s’opèrent dans la foulée du réchauffement planétaire.

La commission climatologique de l’OMM croit fermement que la hausse des températures, l’augmentation de la fréquence des vagues de chaleur et de fortes chutes de pluie font en sorte que les points de comparaisons utilisés aujourd’hui,  basés sur des moyennes colligées de 1961 à 1990, sont dépassés.

Omar Baddour, chef de la gestion des données à l’OMM: « qu’il s’agisse des ressources aquatiques, de l’agriculture ou de l’énergie, les vieilles moyennes ne correspondent plus à la réalité d’aujourd’hui.»

Qu’un gouvernement opte pour la construction d’une digue de protection contre les inondations ou encore un barrage hydroélectrique en se basant sur des données de pluviométrie de 161 à 1990, il pourrait faire fausse route.

Mise à jour en 2021

Séquelles de l'ouragan Juan en Nouvelle-Écosse en 2003
Séquelles de l’ouragan Juan en Nouvelle-Écosse en 2003 © Radio-Canada

Selon les règles de procédure en place aujourd’hui, les nouveaux points de comparaison doivent être mis à jour en 2021 en se servant des données recueillies entre 1991 et 2020. Les climatologues de l’Organisation météorologique mondiale espèrent revoir ses données avec chevauchement d’une décennie, 1981-2010 puis 1991-2020.

On souhaite également se servir des données de 1961-1990 à titre de base de comparaison pour évaluer les tendances qui se dessinent dans les changements climatiques.

L’année dernière, un groupe de chercheurs scientifiques spécialisés en climatologie et changements climatiques a émis l’opinion que l’activité humaine, avec l’usage des énergies fossiles en tête, n’était plus seulement la cause de 90 % du réchauffement tel qu’émis en 2007, mais bien de 95 %.

L’Ontario et la lutte aux changements climatiques: échec

 Circulation dense à Toronto
Circulation dense à Toronto © Radio-Canada

Pendant ce temps au Canada, Gord Miller, commissaire à l’environnement de la province de l’Ontario, a déclaré que la province doit absolument se remettre sur la bonne voie dans la lutte contre le changement climatique.

« Les récentes recherches scientifiques montrent que le rythme du changement climatique s’accélère », dit M. Miller. « Les épisodes de température extrême ont connu une croissance effarante partout dans le monde. Cependant, en Ontario, le gouvernement provincial n’a même pas pu tenir les promesses qu’il a faites il y a sept ans ».

Publication du rapport

Le commissaire à l’environnement publie aujourd’hui son rapport de 2014 intitulé «À la recherche d’un leadership : le coût de l’inaction en matière de changements climatiques

On y fait état que le gouvernement provincial atteindra vraisemblablement sa cible de 2014, soit réduire les émissions de GES de 6 % sous les niveaux de 1990, principalement parce que la province a fermé ses centrales d’énergie alimentées au charbon. « Par contre, elle n’atteindra pas sa cible de 2020 », dit M. Miller, « parce qu’elle n’a pris que très peu de mesures supplémentaires pour mettre en œuvre le Plan d’action contre le changement climatique qu’elle a publié il y a sept ans ».

De plus, M. Miller affirme que la province n’est plus le leader d’avant. « La Colombie-Britannique a créé une taxe sur le carbone, et le Québec a mis en œuvre un système de plafonnement et d’échange sur les crédits du carbone. Pendant ce temps, l’Ontario semble avoir perdu l’ambition qu’elle a déjà eue et qu’elle n’envisagera même pas les directives sur le développement urbain, ni l’engagement sérieux d’électrifier le réseau de transports. »

Il ajoute: « Nous devons limiter l’augmentation de la température mondiale à 2 degrés Celsius. Et ce sera possible d’y arriver seulement si nous laissons deux tiers des réserves actuelles de pétrole et de gaz naturel dans le sol. Le monde doit comprendre cette dure réalité. »

Catégories : Environnement et vie animale, Internet, sciences et technologies
Mots-clés : , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.