L’économie canadienne a connu une perte nette de 11 000 emplois en août bien que le taux de chômage soit resté inchangé à 7%. Telles sont les plus récentes données publiées par Statistiques Canada.
Des données qui se situent bien en deçà des attentes des économistes. Le consensus des experts tournait autour de la création de 10 000 emplois.
Selon l’agence fédérale, il y aurait eu en août moins de jeunes et de femmes dans la force de l’âge, au cœur de leurs années d’employabilité qui détiendraient un emploi. Par contre, il y a eu croissance des emplois offerts chez les hommes dans la même fourchette d’âges, soit de 25 à 54 ans.
Dans l’ensemble, il y a eu décroissance de l’emploi tant dans la catégorie des emplois à plein temps que dans celle des emplois à temps partiel. C’est en Ontario et en Alberta que se concentre l’essentiel des pertes d’emploi. Pour les autres provinces, les taux restent inchangés.
De grosses pertes d’emploi dans le secteur privé
Bien que négative, cette statistique de 11 00 perte d’emploi n’est pas ce qui a attiré l’attention sur les données du mois d’août. En fait, les économistes ont noté une perte nette de 111 000 emplois dans le secteur privé – un record de pertes d’emploi pour un mois.
Normalement, une grosse perte de ce genre devrait avoir un effet certain sur l’ensemble des données. Mais ces 111 000 emplois perdus ont été partiellement compensés par la création de 87 000 emplois de travailleurs autonomes.
« Quand on fait face à une forte croissance des emplois de travailleurs autonomes qui coïncide avec une chute sévère du nombre d’emplois traditionnels, cela nous pousse à nous interroger : est-ce que les Canadiens deviennent leurs propres partons par choix ou est-ce que c’est parce qu’il y a moins d’emplois disponibles,» souligne Erin Weir, économiste au syndicat des métallos (United Steelworkers).
Plusieurs économistes s’interrogent également sur la précision de ces récentes données dans la foulée de l’erreur magistrale de Statistiques Canada dans son évaluation erronée de juillet des emplois disponibles au Canada.
À la Banque Scotia, les économistes Dov Ziegler et Derek Holt sont perplexes. « L’augmentation du nombre d’emplois autonomes et la perte de 111 800 emplois salariés dans le secteur privé sont deux records qui remontent à des données datant du début de ces sondages en 1976. C’est possible, mais hautement louche.»
À la Citibank, l’économiste Dana Patterson dit que cette statistique de perte d’emplois salariés dans le secteur privé de « dégringolade choquante » tout en ajoutant que cela reste dans le spectre des données mornes de l’emploi au Canada depuis le début de l’année.
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