Sarah Nowrakudluk d’Inukjuak au Québec ajoute sa voix à la campagne « Am I Next? » (Tread.: Suis-je la prochaine?), une initiative sur médias sociaux qui utilise des images puissantes dans le but de convaincre les autorités fédérales de mettre sur pied une commission d’enquête nationale sur les meurtres et les disparitions des femmes autochtones au Canada.
Madame Nowrakudluk raconte que sa propre sœur a été trouvée morte en 1994 dans les eaux du Saint-Laurent près de Montréal. Elle n’avait que 35 ans.
Image graphique horrible, elle avait les jambes et les bars lies et la gorge tranchée.
Madame Nowrakudluk ajoute que l’assassin de sa soeur est toujours au large.
« Il n’y a pas de justice, » dit-elle. « Elle avait de la famille, beaucoup d’amis et nous l’avons perdue. Le plus dur, c’est que son corps a été trouvé à Montréal où elle vivait et que nous vivons ici à Inukjuak. Nous n’avions tout simplement pas les moyens de nous y rendre. Nous n’avons pas pu lui dire au revoir.»
Sarah Nowrakudluk souligne que c’est la Sûreté du Québec qui a mené l’enquête sur la disparition et mort tragique de sa sœur. C’est un pêcheur qui a récupéré le corps.
Sarah Nowrakudluk vit maintenant à Montréal et elle refuse de vivre dans la crainte d’être « la prochaine victime.»
Elle veut voir s’opérer des changements en profondeur dans le système de justice de sorte que ces disparitions de femmes autochtones au Canada reçoivent la même attention que celle portée envers les cas de disparitions des femmes non-autochtones.
« Je crois vraiment qu’on se fiche éperdument des membres des Premières Nations, » dit-elle tristement. « C’est deux poids, deux mesures et ça fait mal.»
Le mouvement « Am I next? » a été lancé par Holly Jarrett de Hamilton en Ontario. Madame Jarrett est une cousine de Loretta Saunders, une étudiante de l’Université St.Mary’s de Halifax en Nouvelle-Écosse qui a été assassinée plus tôt cette année.
Loretta Saunders, 26 ans, était enceinte au moment du crime. Elle effectuait des recherches sur les disparitions et les meurtres des femmes autochtones au Canada pour sa thèse de doctorat.
Il y aurait depuis vingt ans au Canada, plus de 1 200 de ces cas de disparition ou de meurtres non résolus, selon des données de la Gendarmerie royale du Canada.
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