Le projet futuriste de 1958 pour Iqaluit, alors appelée Frobisher Bay.

Le projet futuriste de 1958 pour Iqaluit, alors appelée Frobisher Bay.
Photo Credit: Travaux publics Canada

En 1958, on pensait construire Iqaluit sous un dôme de béton

La capitale du Nunavut, Iqaluit, aurait un air complètement différent aujourd’hui si le gouvernement canadien avait donné suite à un projet conçu en 1958 qui proposait de construire la ville, alors appelée Frobisher Bay, sous un dôme de béton.

La proposition portait le titre de « attractive small town based on English town planning… in direct contrast to the bleakness of the surrounding countryside » (trad.: jolie petite ville construire selon un urbanisme anglais …en contraste direct avec le caractère morne et désolé de l’environnement immédiat).

On y proposait la construction de boutiques, de banques, d’écoles et d’églises, le tout sous une mince coquille de béton sous laquelle l’air serait chauffé à -6°C en hiver.

Une série de douze tours résidentielles auraient été construites autour du dôme afin de loger les citoyens de la ville. Chaque tour aurait été équipée d’un ascenseur qui aurait permis aux résidents d’arriver directement sous le dôme sans avoir à sortir à l’extérieur lors des froids extrêmes d’hiver.

On peut également lire dans le document que les résidents devraient porter des vêtements chauds, mais ne seraient pas obligés des couvre-chaussures (bottes, galoches, etc.).

Les concepteurs de ce projet songeaient également à doter la ville en devenir d’énergie nucléaire tout en recommandant que la centrale génératrice doive se trouver assez loin de la ville « pour que les citoyens ne soient pas affectés par la radioactivité.»

Frobisher Bay sous le dôme et dans ses tours devait être équipée d’une école élémentaire et d’une secondaire (high school, un lycée), une piscine, un aréna pour le curling, deux églises, l’une protestante est l’autre catholique et d’un service de pompes funèbres.

On y prévoyait aussi un stationnement souterrain pour 50 voitures.

Ambrose Livingstone, un architecte d’Iqaluit a eu ce commentaire après avoir pris connaissance du projet de 1958 pour Frobisher Bay : « On dirait qu’il s’agit d’une construction qu’on retrouverait sur la Lune, pas ici.»

« D’être confine à l’intérieur, d’être enfermé, ce n’est vraiment pas comme ça que je vois la vie. Surtout quand on pense aux Inuit et à leur lien viscéral et spirituel avec la terre. Je ne crois vraiment pas que ce soit une solution viable pour une ville où qu’elle soit sur la planète. »

Monsieur Livingstone est très heureux que ce projet-là n’ait pas vu le jour. Le dôme qui aurait couvert l’étendue de près de trois terrains de football. Se lancer dans une telle aventure aujourd’hui coûterait au bas mot 15 milliards de dollars.

L’ancien maire d’Iqaluit, Bryan Pearson, se souvient d’un autre projet du genre, un dôme géodésique de deux kilomètres qui aurait recouvert l’ensemble de la ville. Il n’aurait jamais voulu y vivre.

Le projet de construction du dôme et des tours d’habitation n’a jamais été entrepris. La technologie de l’époque rendait cette construction très difficile. De plus, quelques années plus tard, le gouvernement du Canada s’est porté vers d’autres options pour la planification urbaine de ce qui allait devenir Iqaluit.

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