Shaina Siddiqui, présidente de l'Association des services sociaux islamiques

Shaina Siddiqui,présidente de l'Association des services sociaux islamiques
Photo Credit: Catherine Dulude/Ici Radio-Canada

Le guide « Unis contre le terrorisme » suscite la controverse

Au lendemain du lancement à Winnipeg au Manitoba du manuel United against terrorism : A collaborative effort towards a secure, inclusive and just Canada, (Unis contre le terrorisme), la Gendarmerie royale du Canada (GRC) choisie de prendre du recul quant à son contenu.

Si le corps policier reconnait avoir contribué à la section intitulée « Comprendre la radicalisation et le rôle de la GRC dans l’application des lois et de la sécurité nationale » du manuel, il ajoute qu’il n’est pas imputable de toute autre matière contenue dans cette publication et qu’il n’appuie pas « le ton accusateur de certains éléments de la brochure », sans préciser lesquelles.

Publié par le Conseil national des musulmans canadiens et l’Association des services sociaux islamiques,  le manuel vise à informer les Canadiens des signes pouvant démontrer une radicalisation chez leurs enfants : un soudain comportement antisocial, un intérêt pour les sites Internet de groupes extrémistes et des opinions contre les femmes.

La présidente de l’Association des services sociaux islamiques, Shahina Siddiqui, se dit surprise par ce revirement.   Dans un communiqué des deux groupes islamiques qui ont réalisé le document, on souligne que celui-ci comporte déjà un avertissement indiquant que les partenaires comme la GRC ne cautionnent pas nécessairement les points de vue des autres groupes contributeurs.

La partie la plus controversée du guide est située à la fin. Le Conseil national des musulmans canadiens y fait des « recommandations » aux policiers afin de maintenir un lien de confiance avec la communauté. Voici quelques exemples :

  • Ne pas confondre la religiosité avec la radicalisation, et la dévotion à l’islam avec la propension à commettre des actes de violence.
  • Ne pas utiliser les termes « terroriste islamiste », « extrémiste islamique » ou « djihadiste ». Leur préférer, par exemple, « extrémiste inspiré par Al-Qaïda ».
  • Ne pas mettre tous les musulmans dans le même sac : il ne s’agit pas d’un groupe monolithique.
  • Ne pas porter d’accusation par association.

« Nos recommandations aux autorités policières sont basées sur des années d’expérience de terrain concernant les préoccupations des musulmans canadiens », a tenu à ajouter le Conseil national des musulmans canadiens dans un communiqué. « Les inquiétudes ont été recueillies dans le cadre d’un forum citoyen en 2013, auquel participaient des policiers ».

Le guide vise à lutter contre le recrutement de jeunes Canadiens par des groupes extrémistes.
Le guide vise à lutter contre le recrutement de jeunes Canadiens par des groupes extrémistes. © Catherine Dulude/Ici Radio-Canada

À quand une traduction du  guide en français ?

La version française n’est pas prévue pour le moment selon Amy Awad, la coordonnatrice aux droits de la personne au sein du Conseil national des musulmans du Canada.

Pourtant le Québec et les Canadiens francophones ne sont pas immunisés contre la radicalisation.

En février 2014 déjà,  une trentaine de Canadiens, anglophones ou francophones, combattaient en Syrie et à l’heure actuelle au moins une centaine d’autres participent à diverses activités terroristes à l’étranger, que ce soit en Afrique du Nord, en Somalie, au Yémen ou en Syrie.

Unis contre le terrorisme: guide pratique à l’usage des Canadiens

RCI avec Radio-Canada

Catégories : International
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