Justice : marteau et balance

Photo Credit: IS / Cristian Baitg

Toujours sourds aveugles ou muets face aux autochtones

Notre gouvernement canadien et notre justice maintiendraient en place un régime d’inégalité.

Après l’ONU et Amnistie Internationale récemment, c’est maintenant au tour d’un juge à la retraite de critiquer l’inaction du Canada dans le dossier de ses relations avec sa minorité autochtone. Ce juge s’en prend spécifiquement au système de justice blanc et à sa façon de traiter tous les autochtones.

Cunliffe Barnett, qui a siégé à la cour provinciale de la Colombie-Britannique de 1973 à 2006, a accusé ouvertement ses ex-collègues de ne pas traiter équitablement les peuples autochtones du Canada en ignorant leur histoire personnelle lors de l’élaboration des peines, et ce dans un contexte plus large ou la proportion d’hommes et de femmes autochtones derrière les barreaux ne cesse d’augmenter.

Cunliffe Barnett, affirme que les juges ne comprennent pas non plus comment les injustices historiques contre les peuples autochtones, comme les abus dans les pensionnats pour autochtone, continuent d’affecter les mauvais choix faits aujourd’hui par les jeunes autochtones du Canada.

Écoutez
L'ancien juge Cunliffe Barnett.
L’ancien juge Cunliffe Barnett. © (Samantha Garvey/CBC).

Aide-mémoire

  • Selon un récent rapport annuel du Bureau de l’enquêteur correctionnel, les minorités visibles et les membres des Premières Nations sont surreprésentés dans le milieu carcéral canadien.
  • La population carcérale d’origine autochtone a augmenté de 46,4 % au cours des 10 dernières années.
  • Les Autochtones représentent 23 % des détenus fédéraux alors qu’ils ne constituent que 4,3 % de la population canadienne.
    La situation est encore pire chez les femmes autochtones, qui constituent le tiers de la population féminine du système carcéral au Canada.
    La situation est encore pire chez les femmes autochtones, qui constituent le tiers de la population féminine du système carcéral au Canada. © Lars Hagberg/CP

Un cas récent ou la justice blanche canadienne a affiché son ignorance selon les autochtones

Une femme de la réserve Blackfoot de l’Alberta s’est retrouvée à sa grande surprise devant les tribunaux après qu’elle ait eu troqué un peu de tabac et 250 dollars pour une aile d’aigle.

Rachel CrowSpreadingWings espérait utiliser cette aile pour orner les costumes de pow-wow (danse indienne) de sa famille. Mais elle a du plutôt répondre d’un chef d’accusation de trafic d’espèces sauvages et d’un chef d’accusation de possession en vue d’en faire le trafic.

Vendre ou posséder des parties d’un aigle est illégal en vertu de la Loi albertaine sur la faune, car l’aigle représente une espèce sensible et la contrebande transfrontalière des parties de l’aigle est un sujet de préoccupation en ce moment.

Pour de nombreuses Premières Nation de l’Amérique du Nord, les plumes d’aigles sont pourtant sacrées. Ainsi quand une personne reçoit une plume d’aigle, c’est un cadeau et l’une des plus grandes distinctions honorifiques.

D’expliquer Rachel CrowSpreadingWings, « les plumes d’aigle ont toujours été considérées sacrées dans nos cérémonies et dans nos prières. Qu’y a-t-il de mal à donner de l’argent à quelqu’un pour recevoir en retour un objet sacré, si cela est fait dans le respect mutuel de cet objet et les personnes concernées savent que l’objet sera utilisé correctement? », se demande la femme de 32 ans.

L'Amérindienne Rachel CrowSpreadingWings.

L’Amérindienne Rachel CrowSpreadingWings.

Liens externes

Surreprésentation autochtone dans les prisons… – Radio-Canada

Les services correctionnels pour autochtones au Canada – Gouvernement du Canada

Justice pour les Autochtones – Télévision française de l’Ontario 

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Catégories : Autochtones, International, Politique
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