Les wapitis de Suffield en Alberta

Les wapitis de Suffield en Alberta
Photo Credit: BFC Suffield

Abattage systématique de wapitis en Alberta : la province refuse

La province de l’Alberta refroidit l’ardeur des ranchers provinciaux au sujet d’une proposition qui recommandait de rameuter et d’abattre des milliers de wapitis sauvages vivant sur les terres d’une base des Forces canadiennes, mais qui, très souvent, sautent les barrières et vont se nourrir dans les cultures de ces derniers.

Plusieurs ranchers, agriculteurs, Éleveurs de bovins, appuyés par des édiles municipaux, affirment que la croissance de la population du troupeau de wapitis de la base des Forces canadiennes (BFC) de Suffield dans le sud-est de l’Alberta est hors de contrôle, qu’elle l’est depuis de nombreuses années et que les permis de chasse accordés ne suffisent plus au contrôle de la population de ce grand cervidé de l’ouest.

Déçus du manqué d’action, ces personnes ont soumis un plan d’action à la province en juillet dernier, plan d’action qui appelait à la capture et à l’abattage humanitaire de 1 500 wapitis par année et de déplacer le troupeau vers une ferme d’élevage et de gérer l’abattage dans une installation approuvée par la province.

imgresLa viande pourrait alors être donnée à des banques alimentaires.

Le ministre provincial de l’Environnement, Kyle Fawcett, a déclaré être au fait des inquiétudes des agriculteurs et des éleveurs vivant près de la BFC de Suffield mais souligne également que leur proposition n’est pas la solution idéale.

« Ce n’est pas ce que nous envisageons de faire pour le moment », a-t-il déclaré. « Nous croyons pouvoir gérer cette espèce animale à long terme avec l’octroi d’un plus grand nombre de permis de chasse. »

La sécurité militaire de la base

Le ministre Fawcett s’interroge aussi sur les coûts afférents d’une proposition du genre. De plus, il vaudrait obtenir l’aval du gouvernement canadien et du ministère de la Défense quant à l’accès à une base militaire reconnue pour son site d’entraînement d’artillerie et de blindés.AL_RNF_NWA_SUF_carte_map

Les wapitis de Suffield ont été introduits sur les terres de la BFC en 1997 et en 1998.Les animaux provenaient du parc national Elk Island –près d’Edmonton plus au nord dans un effort pour amener des animaux sauvages de pâturage dans la région.

Les 200 premiers wapitis se sont reproduits et le troupeau actuel serait de 6 000 à 8 000 têtes. En plus des ravages causés par aux cultures, les agriculteurs et les éleveurs craignent la transmission de maladies comme la tuberculose et la brucellose au bétail.

Afin de contrôler la population de wapitis en pleine explosion, le gouvernement provincial s’est mis à délivrer des permis de chasse depuis quelques années.

En 2012, l’Alberta a émis 200 étiquettes d’identification de prise pour wapiti femelle. L’an dernier, c’était 300. Cette année, les chasseurs peuvent abattre jusqu’à 600 femelles.

Sans abattage systématique, le troupeau continuera à croître

Selon les résidents de la région, il y a plus de naissances que de permis de chasse émis. Tant et aussi longtemps que le nombre des naissances dépassera celui des prises, le troupeau croîtra.

Selon Perry Dearing de Deerview Meats, auteur de la proposition appuyée par les chasseurs, les éleveurs et les agriculteurs, son projet permettrait de réduire la taille du troupeau à un niveau viable.

« Quand le troupeau ne comptera plus que 2 000 têtes, le programme des permis de chasse suffira au maintien d’une population viable et en santé, » a déclaré monsieur Dearing.

Le ministre Fawcett souligne que la province se penchera sur la possibilité d’émettre plus de permis de chasse pour les femelles wapitis et sur l’allongement de la saison de chasse si la stratégie provinciale n’arrive pas à ses fins.

Quant au lieutenant-colonel Sean Hackett, commandant de la BFC Suffield, il affirme que le problème de la population de wapitis est de nature complexe parce qu’il s’agit de la gestion de la faune, une juridiction provinciale, et que son application doit se faire sur des terres fédérales et privées.

Catégories : Économie, Santé, Société
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