Un des principaux bénéficiaires de la chute des prix est la Chine qui est le deuxième plus gros importateur net au monde de pétrole. La baisse de 30 $ du prix du baril lui fait économiser 60 milliards par année, soit 3 % de la valeur totale de ses importations, estime The Economist.

Un des principaux bénéficiaires de la chute des prix est la Chine qui est le deuxième plus gros importateur net au monde de pétrole. La baisse de 30 $ du prix du baril lui fait économiser 60 milliards par année, soit 3 % de la valeur totale de ses importations, estime The Economist.
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Des producteurs évoquent le côté plus noir du prix du pétrole à 80 dollars

Le prix du pétrole pourrait faire glisser la croissance canadienne et russe en 2015.

Les experts du marché affirment que le marché pétrolier, qui a plongé de 25 % depuis la mi-juin, pourrait trouver un certain équilibre autour seulement des 80 dollars le baril. Ceci est une très mauvaise nouvelle pour un géant pétrolier comme le Canada.

Il y a un mois, le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, avait averti le gouvernement canadien que si les bas prix du pétrole persistaient, un quart de point serait probablement retranché de la croissance du produit intérieur brut du Canada en 2015.

M. Poloz avait tenu ces propos durant un témoignage devant le Comité permanent des banques et du commerce du Sénat. Depuis, des voix continuent de s’ajouter à la sienne afin que le gouvernement suive cette situation de très près, car elle pourrait s’avérer extrêmement problématique pour tout le pays dont la moitié de tous les emplois et de toute la croissance économique provient de la seule province de l’Alberta où le secteur pétrolier est rois depuis plus de 30 ans.

Des économistes avertissent le gouvernement conservateur canadien de Stephen Harper que les nouvelles baisses d’impôt qu’il vient d’annoncer cet automne pourraient s’avérer très couteuses, car les revenus du gouvernement du Canada sont extrêmement sensibles aux fluctuations des prix du pétrole.

Stephen Poloz, gouverneur de la Banque du Canada.
Stephen Poloz, gouverneur de la Banque du Canada. © Adrian Wyld

La baisse des prix du pétrole pourrait stopper net le bulldozer de l’Ouest canadien

L’exploitation des ressources gazières et pétrolières constitue le moteur de l’économie de la province de l’Alberta.

Sans cette ressource, l’Alberta n’aurait pas pu devenir depuis 10 ans le principal nouveau centre d’attraction économique canadien.

Avec une réserve de pétrole estimée à 175 milliards de barils, l’Alberta abrite 97 % de la réserve canadienne, la 3e plus grande au monde après l’Arabie saoudite et le Venezuela.

Un affaiblissement du cours du baril de pétrole pourrait nuire à l’économie non seulement de la province de de l’Alberta, mais aussi à celle de la Saskatchewan et de Terre-Neuve-et-Labrador, qui dépendent largement d’un prix du baril de 10 à 20 cents de plus le litre

Aide-mémoire
La baisse du prix du pétrole s’explique par plusieurs facteurs.

  • L’augmentation de l’offre dans le monde que l’on doit par exemple à l’essor de la production de pétrole de schiste américain depuis sept ans qui pourraient amener à moyen terme l’autosuffisance de ce pays en produits pétroliers.
  • La chute de la demande en raison du ralentissement économique notamment de la Chine qui est le deuxième plus grand consommateur de pétrole au monde.
  • L’Agence internationale de l’énergie estime que le déclin des prix du pétrole devrait se poursuivre pour encore quelques mois. Ces prévisions n’ont rien de rassurant pour des pays exportateurs comme l’Iran, le Nigeria, la Russie et le Venezuela ou même le Canada. Ces cinq pays misent énormément sur les revenus pétroliers pour boucler leur budget.
  • Selon les estimations, la production pourrait atteindre 3,5 millions de barils par jour en 2025, soit plus du double de la production actuelle. Mais dans le nouveau contexte économique, il semble qu’il faudrait revoir ces prévisions optimistes à la baisse.

Une onde de choc pétrolière qui retentit dans quatre autres pays

Depuis des mois, le prix du pétrole fléchi, et cela préoccupe non seulement le secteur pétrolier canadien, mais aussi plusieurs autres pays producteurs, déjà aux prises eux avec des difficultés économiques.

Le Vénézuéla, la Russie et l’Iran se servaient des hauts prix de vente du pétrole pour financer leurs programmes sociaux et pour maintenir une certaine stabilité sociale.

Pour avoir un peu de répit, le Venezuela, entre autres, réclame une baisse de la production.

L’Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP), dont les 12 membres produisent le tiers du pétrole mondial, ne semble pas disposée à exaucer cette demande lors de sa réunion prévue le 27 novembre prochain.

Jouez avec notre carte interactive pour comprendre l’impact de la baisse du pétrole dans quatre pays du monde

Catégories : Économie, International, Politique
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