C’est la bonne question que nous pose cette semaine un des auditeurs de Radio Canada International qui se trouve au Cameroun en Afrique.
Notre auditeur camerounais aimerait donc savoir qui sont ces métis au Canada et s’ils sont bien nombreux.
ÉcoutezDes origines à aujourd’hui
À l’origine, les premiers Métis résultaient d’unions surtout entre commerçants de fourrures français et de femmes autochtones.
Ces premiers Métis étaient donc capables de servir d’intermédiaires dans la traite des fourrures. Ils pouvaient parler la langue des différents groupes amérindiens qui voulaient pratiquer la traite des fourrures avec les blancs et ils étaient capables de s’adapter à la fois au monde autochtone et au monde européen.
Les Métis ont été élevés dans la foi catholique ou protestante de leur père européen ainsi que dans les croyances spirituelles de leur mère autochtone.
Les Métis ont d’autre part adopté le violon et la danse des Français et des Écossais. Ils les ont adaptés à leur culture, souvent en y ajoutant des pas de danse provenant des danses autochtones.
Plus de 450 000 personnes au Canada se déclarent Métis, une personne qui est donc le fruit d’une union entre des Amérindiens et les Européens.
Le saviez-vous?
- Certains Métis encore aujourd’hui parlent le michif. Cette langue est un mélange de mots français et de verbes amérindiens qui suivent, la grammaire des Indiens crie.
- Mais les non-Métis étant souvent méchants envers les Métis parce que ceux-ci parlaient le michif, pendant un certain temps, durant les 19e et 20e siècles de nombreux Métis ont cessé d’enseigner le michif à leurs enfants. Aujourd’hui cependant, des parents encouragent à nouveau leurs enfants à apprendre le michif.
Un débat juridique pour une une reconnaissance politique
En avril dernier, cour de justice canadienne, la Cour d’appel fédérale, a confirmé que les Métis étaient des « Indiens » en vertu de la Constitution canadienne.
Cette décision de la Cour d’appel fédérale s’inscrit dans la longue bataille menée par les Métis et les non-inscrits pour avoir la même reconnaissance que les « Indiens », tels qu’ils étaient alors nommés dans notre Constitution.
D’autre part, on apprenait cette semaine que la Cour suprême du Canada sera amenée à décider si les centaines de milliers de Métis et d’Autochtones sans statut sont bien eux aussi des « Indiens », sous la responsabilité du gouvernement fédéral.
En avril dernier, la Cour d’appel fédérale avait exclu ces Indiens sans statut, en plus de déclarer que le gouvernement fédéral avait une « relation » avec les deux groupes, plutôt qu’une obligation fiduciaire envers eux.
Naissance politique d’une nation Métis et invasion militaire des blancs au 19e siècle
Le peuple métis est en fait un des trois peuples autochtones officiellement reconnus par la constitution du Canada (avec les Amérindiens et les Inuits) et qui’ils ont véritablement les mêmes droits et privilèges.
La nation métisse a vraiment vu le jour, en tant que groupe politique distinct, à la suite de tristes événements survenus dans l’Ouest canadien durant la seconde moitié du 19e siècle.
Au moment de la création du Canada en 1867, les tensions augmentèrent entre le gouvernement à Ottawa et la Nation Métis qui se trouvait essentiellement concentrée dans la région occupée aujourd’hui par les provinces du Manitoba et de la Saskatchewan
La première tâche du gouvernement canadien fut de négocier l’acquisition de tous les territoires qui se trouvaient entre l’Ontario et les Rocheuses, qui appartiennent alors à la Compagnie de la Baie d’Hudson mais où vivaient les Métis. Le temps pressait, car les États-Unis qui venaient d’acheter, en 1867, l’Alaska à la Russie convoitaient eux aussi ces territoires.
On ne s’étonnera donc peut-être pas que les dirigeants canadiens de l’époque n’aient pas eu alors le souci de vraiment de reconnaître les droits territoriaux des 75 000 habitants de ces régions, métis, blancs, indiens et esquimaux.
Le gouvernement fédéral enverra des fonctionnaires puis des arpenteurs sur place prendre possession des terrains. Un mouvement d’opposition Métis s’organisa alors et Louis Riel en prendra la tête.
Les Métis occupèrent Fort-Garry et fondèrent un gouvernement provisoire dans le but de négocier leur entrée dans la Confédération et de faire respecter leurs droits acquis. Les métis vont se soulever à deux reprises et le gouvernement canadien finira par dépêcher son armée pour rétablir le calme.
Allez! Posez-moi une question sur le Canada : Stéphane.parent@radio-canada.ca
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.